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La filière du gibier de chasse s’organise

Les observateurs s'attendent à une saison favorable pour les perdrix et faisans.
© DR

Après l’Alsace et la Moselle, le 23 août, et la Corse, le 3 septembre, la chasse est ouverte depuis le 10 septembre dans tous les départements de la moitié sud de la France et depuis le 17 dans la plupart des départements du nord du pays, en attendant l’ouverture générale du 24 septembre. La saison s’annonce prolifique. « L’état des populations de gibiers en France est meilleur que l’an passé, en particulier pour le petit gibier », a indiqué il y a quelques jours la Fédération nationale des chasseurs (FNC). Les observateurs s’attendent à une saison favorable pour les perdrix et les faisans, mais aussi pour le gibier à poil, tandis que le gibier d’eau pourrait se ressentir des températures élevées.

Le sanglier encore abondant

Le gibier le plus courant cette année devrait être encore le grand gibier, dont les hivers moins rigoureux favorisent le développement. Les prélèvements ont de nouveau progressé entre les deux dernières saisons de chasse, que ce soit pour le chevreuil (+2 %), le cerf (+3 %), mais surtout le sanglier (+14 %), précise la Fédération. Le sanglier, dont le nombre de « prélèvements » par les chasseurs a bondi de 550 000 à 665 000 en moins de cinq ans, s’annonce très présent cette année.

« Les prélèvements de grands gibiers dépassent aujourd’hui les capacités d’autoconsommation des chasseurs », constate Eva Faure, vétérinaire à la FNC, qui a contribué à la mise en place d’une démarche d’identification du gibier issu de la chasse « Gibier de chasse - Chasseurs de France », créée en 2008. Si la tradition du partage du « tableau » entre chasseurs reste la règle en France, la commercialisation des animaux excédentaires commence à entrer dans les mœurs des chasseurs, le fruit de cette vente leur permettant notamment de financer leurs associations.

On estime que 5 % des carcasses de grands gibiers chassés sont mises sur le marché (contre 0,1 à 0,4 % pour le petit gibier), 2 à 3 % partant dans le circuit des associations d’aide alimentaire. « Les associations de chasseurs intéressées ont fait beaucoup d’efforts pour informer en amont les entreprises du nombre d’animaux qu’ils vont vendre et dans quels lieux de collecte », précise Eva Faure.

Du côté des acheteurs, l’accueil est très positif. « De véritables filières se sont constituées à l’échelle nationale à l’initiative de quelques gros opérateurs. La demande est telle qu’elles ont parfois du mal à trouver les quantités suffisantes. », remarque Eva Faure. Une quarantaine d’entreprises, parmi lesquelles Villette Viandes ou Damien de Jong (côté transformateurs) et BGL Avigros à Rungis, Metro ou Pomona (côté distributeurs) adhèrent à la charte d’engagement liée à l’usage de la marque collective. Mais de petites filières de proximité ont également vu le jour, autour de Guasch Viandes à Perpignan ou de Saveurs d’Ardennes dans l’est de la France.

En 2018, la Fédération départementale des chasseurs des Hautes-Pyrénées se lancera pour sa part dans la diffusion d’une déclinaison locale de la marque Gibier de chasse - Chasseurs de France s’appuyant sur une organisation départementale de la distribution des produits issus de la chasse.

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