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Ressources humaines
La crise a permis de renforcer le dialogue social

Si les industries agroalimentaires se sont mobilisées pour saluer l’engagement de leurs salariés, la rentrée pourrait s’avérer difficile pour le marché de l’emploi. Les filières travaillent aujourd’hui avec l’État pour dynamiser le secteur et accompagner les transitions en cours.

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© Studio Romantic - stock.adobe.com

Poursuivre la production et assurer la sécurité de ses collaborateurs, tel fut le leitmotiv des entreprises agroalimentaires pendant la pandémie de Covid-19. Malgré de fortes hétérogénéités, les industries agroalimentaires ont fait preuve de résilience et ont su s’adapter rapidement à un contexte sanitaire sans précédent.

Si près de 70 % des entreprises ont été concernées par l’absentéisme, le taux est resté faible, autour de 10 % entre mars et mai (cf. graphique), indique l’Ania à la suite d'une 3e consultation de ses adhérents entre le 3 et le 7 mai. « Cela a été permis par la mise en œuvre de mesures d’accompagnement de l’activité (plans de continuité, guides de reprise) et le renforcement du dialogue social », commente Caroline Cohen, directrice des affaires sociales de l’Ania.

Mobilisation exemplaire des salariés

Face à une mobilisation exemplaire des salariés, Barilla a par exemple choisi de remercier nommément chacun de ses salariés à travers un espace publicitaire diffusé dans Le Parisien. Beaucoup d’entreprises ont joué la carte de la marque employeur. Des primes ont été versées lorsque les entreprises en avaient la capacité en distinguant ou non son versement selon les conditions de travail des salariés durant la crise. La plupart des grands groupes se sont engagés à le faire à l’instar de Bonduelle ou de Bigard qui a versé une prime allant jusqu’à 365 € net et non imposable à 11 000 de ses salariés.

Du côté des TPE et PME, l’attribution d’une prime fut plus difficile, car elles ont été durement touchées par la crise sanitaire et ont dû faire face à des surcoûts importants.

Une minorité d’entreprises a versé une prime

Au global, « une minorité d’entreprises a versé une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat ­et celle-ci a souvent été différenciée entre ceux étant sur site et ceux étant en télétravail », expose Éric Pommageot, secrétaire national du syndicat des métiers de l’agroalimentaire et de l’agriculture (FGA-CFDT). Une différence de traitement regrettée par le syndicat qui rappelle que le télétravail « a aussi été subi ». Par ailleurs, la plupart des négociations de branche et de salaires, usuellement discutées en début d’année, ont été perturbées par le coronavirus. « Les revalorisations ont été globalement faibles. C’est une problématique chronique dans le secteur agroalimentaire », poursuit-il.

Si globalement le dialogue a été constructif dans les entreprises, certaines démarches ont été considérées comme exemplaires (comme celles de Danone), quand des mouvements de contestation sont apparus chez d’autres industriels (comme Tipiak panification face au refus de la direction de donner une prime).

Quel futur pour l’emploi ?

Et après la crise ? Si le secteur a continué à recruter pendant la crise, « cette dynamique va se poursuivre », indique l’Ania. Cependant, la FGA-CFDT redoute « un automne difficile », marqué par des plans sociaux et une forte baisse de l’embauche d’apprentis à la rentrée. « Les entreprises risquent de se concentrer davantage sur la reprise de l’activité économique », commente Éric Pommageot. Pour y remédier, l’Ania a lancé un groupe de travail visant à proposer des mesures pour dynamiser l’apprentissage dans les entreprises dans le cadre du Contrat stratégique de filière.

L’Ania présente sa stratégie sociale

Par ailleurs, les transitions écologiques et numériques en cours vont aussi modifier les plans d'affaires des entreprises, entraînant de nouveaux besoins en compétences qu’il convient d’anticiper et d’accompagner. Pour ce faire, l’Ania a présenté sa stratégie sociale à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, lors de son assemblée générale annuelle le 25 juin et compte sur un soutien de l’État pour dynamiser le secteur. Parmi les mesures, l’Ania souhaite un renforcement des capacités de financement des entreprises ; le soutien des sociétés les plus fragilisées ou encore le soutien des mesures d’attractivité de recrutement et le développement des compétences pour les salariés.

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