Oléoprotéagineux
La chute des cours du colza se poursuit
L’épidémie de Covid-19 affecte la demande planétaire en pétrole, faisant chuter les prix sur les places de Londres et de New York, et entraînant dans leur sillage ceux du colza sur Euronext.
L’épidémie de Covid-19 affecte la demande planétaire en pétrole, faisant chuter les prix sur les places de Londres et de New York, et entraînant dans leur sillage ceux du colza sur Euronext.
Période du 10 au 17 mars. Les cotations du colza sur Euronext et le marché physique hexagonal ont dégringolé une nouvelle fois, à l’image des marchés financiers et surtout des cours mondiaux du pétrole sur les marchés à terme de Londres et de New York. Concernant le marché de l’énergie fossile, le marché craint une baisse de la demande planétaire, compte tenu des fortes restrictions de déplacements imposés dans plusieurs pays. Le président Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé des mesures de confinement le 16 mars en France, sans toutefois prononcer le mot. Ajoutons à cela la volonté de l’Arabie saoudite de reconquérir des parts de marché. Les prix du soja sur Chicago ont suivi le mouvement baissier. Les conditions climatiques sont bonnes en Amérique latine, autre source de baisse de prix. Des pluies sont attendues en Argentine, susceptibles de soulager les cultures.
Une production européenne à seulement 17 Mt !
Pourtant, les fondamentaux liés au marché du colza restent tendus au niveau européen. Selon le Coceral (association européenne de commerce des grains et d’autres produits alimentaires), les volumes sont attendus cette année à 17,028 Mt en mars sur l’UE à 27 plus le Royaume-Uni, contre 17,1 Mt en février, et, 16,7 Mt en 2019, compte tenu d’une baisse des surfaces au Royaume-Uni. Mais la prudence est de mise quant à ces chiffres, la sole hexagonale étant attendue à 1,180 Mha par le Coceral, en hausse par rapport à l’an dernier (1,105 Mha), contre 1,081 Mha selon Agreste, en repli par rapport à 2019 de 2,1 %. En Allemagne, la DRV (association des coopératives allemandes) attend une récolte 2020 de 3,4 Mt, en hausse de 21,9 % par rapport à 2019, favorisée par des surfaces en progression de 11,7 %. Mais ce niveau de production reste réduit, l’année précédente ayant été catastrophique. L’association explique que « les cultures de colza se sont généralement développées bien après les conditions de semis partiellement sèches en raison de l’hiver doux. Cependant, en raison du manque de gel, il existe un risque d’attaque de ravageurs plus élevée ». Les échanges en France se sont arrêtés, face à la forte volatilité des prix. Le constat est le même concernant le tournesol. la production de l’UE plus le Royaume-Uni est prévu à 9,614 Mt en mars, un chiffre stable par rapport au mois dernier, et 9,777 Mt en 2019. La sole hexagonale est attendue à 0,620 Mha en 2020, contre 0,604 Mha l’année dernière.
En tourteaux, les prix ont été moins volatils. Des achats de soja ont été rapportés, face à la bonne compétitivité des prix. En colza, les produits restent peu compétitifs en formulation.