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PPA
La Chine continuera de dicter le marché mondial du porc d’ici à 2023

En seulement deux ans, près d’un quart de l’offre planétaire a disparu depuis l’arrivée de la peste porcine africaine en Chine, a rappelé Jan Peter Van Ferneij économiste à l’Institut français du porc, lors d'un webinaire organisé par Abcis, le 23 juillet.

Des projets colossaux annoncés en mai de cette année prévoient des investissements de 56 milliards de yuans pour produire 27 millions de porcs. © Valentin Ragot
Des projets colossaux annoncés en mai de cette année prévoient des investissements de 56 milliards de yuans pour produire 27 millions de porcs.
© Valentin Ragot

La moitié des porcs du monde vivaient en Chine, avant la peste porcine africaine (PPA). Désormais, le cheptel chinois ne représente plus que 33 % de la production mondiale ! Les chiffres officiels chinois révèlent une perte de 40 % du cheptel de truies. La production chinoise a atteint son plus bas niveau fin 2019. Depuis, elle se reconstitue lentement, mais se voit tout de même toujours menacée par l’apparition de nouveaux cas de PPA, notamment en raison d’une mauvaise gestion de la biosécurité dans les élevages ouverts. S’ajoute à cela le personnel peu qualifié, l’usage de déchets de cuisine pour alimenter les porcs, les problèmes liés au nettoyage de camions de transport et l’équarrissage qui est quasi absent. D’autant plus que les fortes pluies dans certaines régions du sud ces derniers mois ont accentué la propagation de la maladie tandis que l’espoir de développer un potentiel vaccin avant 2022 reste encore flou.

Vers une production rationalisée et intégrée

Bien que les petites fermes restent très présentes, les grandes structures occupent une place de plus en plus importante dans le décor agricole chinois. « Le développement de fermes à plusieurs étages abritant des milliers de truies s’accélère dans le pays », a indiqué Jan Peter Van Ferneij, économiste à l’Ifip, le 23 juillet, lors du webinaire organisé par Abcis. Les plus grandes entreprises de porcs chinois investissent massivement dans le secteur. Des projets colossaux annoncés en mai de cette année prévoient des investissements de 56 milliards de yuans (CNY) pour produire 27 millions de porcs.

Si ces entreprises sont prêtes à débourser autant, c’est parce qu’elles bénéficient d’une bonne rentabilité, notamment grâce au prix intérieur du porc qui a triplé. Malgré la reconstitution du troupeau, la crise sanitaire du coronavirus aura ralenti la croissance. Selon les estimations d’Abcis et de l’Ifip, la production chinoise devrait atteindre les 47 millions de tonnes d’ici à 2025, en dessous de son niveau observé avant l’apparition de la PPA. Les grandes exploitations plus rentables fourniront alors 2/3 de l’offre nationale grâce à une production rationalisée et majoritairement basée sur l’intégration.

L’empire du Milieu fait jouer la concurrence entre pays

Puisque l’offre chinoise ne suffira pas à satisfaire les besoins intérieurs, le gouvernement envisage d’investir dans des pays amis, indemnes de la PPA à l’image de l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les pays du Mercosur.

À l’horizon 2023, les importations chinoises de viande porcine devraient poursuivre leur progression à un rythme néanmoins plus modéré que ces deux dernières années. Si en 2019, l’Allemagne et l’Espagne se positionnaient à la tête des plus grands exportateurs de porcs vers la Chine, en 2020, ces pays de l’UE se voient détrônés par les États-Unis. Les prix plus compétitifs devraient permettre aux volumes américains et brésiliens d’occuper des poids de plus en plus importants dans les importations chinoises, tandis que l’UE perdra progressivement des parts de marché. L’UE devra donc faire face à un enjeu de taille : celui de conserver une position dominante sur le marché chinois sur les cinq prochaines années.

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