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La CFDT veut anticiper les mutations de l’emploi

« Jusqu’ici, notre région a été plutôt à l’abri des crises qui ont secoué la Bretagne notamment, mais on sait que tout cela évolue très vite », note Gervais Bergeot, secrétaire général de l’UPRA-CFDT des Pays de la Loire. C’est dans ce contexte que le syndicat a entamé un travail allant du diagnostic à la construction d’un plan d’actions sur les questions d’anticipation et de mutations dans le secteur ligérien de l’IAA.

La première partie a consisté à donner la parole aux représentants de la CFDT dans quatorze entreprises où le syndicat est majoritaire. « Le premier enseignement est que les salariés élus sont très au fait de leur entreprise, de son fonctionnement, de son environnement économique, et très fiers des produits », rapporte Anne-Flore Marot, qui a conduit l’enquête avec deux collègues de l’Union régionale CFDT des Pays de la Loire. Une implication qui, de façon nuancée suivant les sites industriels, ne trouve selon eux pas assez de reconnaissance en termes de conditions et d’organisation du travail.

Le dialogue social apparaît insuffisant sur ces points essentiels, et la CDFT appelle les employeurs à le considérer comme « un facteur de compétitivité ». Le syndicat juge cette évolution d’autant plus urgente que l’industrie agroalimentaire évolue avec les nouvelles technologies et la robotisation. « L’industrie du futur est là. L’enjeu est de savoir de quels emplois auront besoin les IAA demain », souligne Anne-Flore Marot.

Organiser la montée en compétences

La rudesse de l’environnement (froid, bruit, horaires), la faiblesse des rémunérations rendent le secteur peu attractif, et certains métiers se retrouvent en tension, notamment ceux de la maintenance. Les employeurs recherchent à l’extérieur des profils parfois « surqualifiés » au lieu d’organiser en interne « une montée en compétences de publics peu qualifiés. Le besoin de formation aux nouveaux process n’est pas intégré comme un investissement prioritaire », regrette Anne-Flore Marot.

Des exemples comme celui de Bel, qui a sur son site de Sablé-sur-Sarthe transformé des emplois de production en emplois plus qualifiés, illustrent, selon la CFDT, la réussite d’une politique anticipatrice. L’étude a aussi révélé la demande chez les représentants du personnel d’une plus grande transparence sur les choix d’investissement et la stratégie. « Tout changement sans les salariés est voué à l’échec », estime Anne-Flore Marot.

Dans son rapport post-enquête, la CFDT demande une présence syndicale dans les instances régionales de réflexion sur l’avenir de la filière comme Ligeriaa ou Cap Aliment. Si la faible attractivité des IAA n’a pas surpris les auteurs de l’étude, le peu de places accordé à l’apprentissage les a étonnés. Afin de mieux anticiper les besoins, la CFDT réclame la création d’une commission paritaire régionale Emploi Formation professionnelle dans les IAA.

En attendant de connaître les réponses des industriels et des institutionnels, la CFDT prolonge son travail par une démarche d’accompagnement des représentants syndicaux autour des mutations numériques et technologiques.

Une enquête poussée

Diversifiées, les filières agroalimentaires pèsent plus de 50 000 emplois dans les Pays de la Loire. Avec 6 500 adhérents (12 % de la population salariée), la CFDT jouit d’une forte représentativité dans ce secteur. L’enquête du syndicat a été conduite dans quatorze entreprises qui reflètent la diversité des territoires, des filières (volaille, bœuf, lait, fruits et légumes, plats cuisinés…) et des structures. Les auteurs de l’étude se sont rendus dans des grands groupes (Bigard, LDC, Bel, Fleury Michon), des coopératives (Terrena) et des PME. Les entretiens, d’une demi-journée à chaque fois, avaient été préparés en amont par l’envoi d’une trame. Au total, cinquante-cinq élus du personnel ont pris la parole durant ces rencontres.

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