Coopérative
Isigny Ste-Mère recrute pour sa future unité de production
La coopérative laitière Isigny Ste-Mère a entamé les travaux de construction d’une nouvelle unité de production de lait infantile. Pour son bon fonctionnement, elle cherche à recruter 150 personnes, dans une zone où le plein-emploi est quasiment atteint.
La coopérative laitière Isigny Ste-Mère a entamé les travaux de construction d’une nouvelle unité de production de lait infantile. Pour son bon fonctionnement, elle cherche à recruter 150 personnes, dans une zone où le plein-emploi est quasiment atteint.
Chaque jour, 1,5 million de bébés dans le monde boivent du lait infantile transformé dans l’usine normande de la coopérative Isigny Ste-Mère (Calvados). Et ce chiffre pourrait grimper rapidement. La nouvelle unité de production de lait infantile, U3, devrait pouvoir produire 28 000 tonnes de poudre supplémentaires, portant la capacité totale de production à 70 000 tonnes. Le chantier est pharaonique. « La tour fera 45 mètres, c’est la hauteur nécessaire pour obtenir la qualité de poudre recherchée. Pour garantir l’instantanéisation, il faut un processus gravitaire », explique Gérald Andriot, directeur des opérations.
80 millions d’euros d’investissement
« Moins de 5 ans après la construction de l’unité U2, nous ne nous attendions pas à remettre en place un tel projet si rapidement », s’étonne le directeur des opérations. U2 ne fonctionne pas encore à pleine capacité (25 000 t). L’usine monte en puissance graduellement. « Mais cette fois nous avons mieux anticipé l’évolution de nos ventes », complète Daniel Delahaye, directeur général de la coopérative.
U3 disposera d’une capacité de production de 4 t/h et la ligne de conditionnement de 6 t/heure. Si U3 est globalement semblable à U2, quelques améliorations ont été apportées, tenant compte des retours de U2. U3 sera une usine indépendante et autonome possédant son propre numéro d’agrément « pour pouvoir contingenter les problèmes si besoin », précise Gérald Andriot. Les premiers essais industriels devraient avoir lieu fin 2020, pour une mise en production début 2021.
« C’est un investissement de 80 millions d’euros. 70 millions proviennent de nos partenaires financiers et 10 millions de Biostime, montrant ainsi son attachement à notre relation », explique Benoit Aubry, directeur financier de la coopérative.
Se développer sur de nouveaux marchés
Si la collecte est dynamique parmi les producteurs laitiers de la coopérative et devrait atteindre un record en 2019, cette nouvelle unité ne s’inscrit pas dans une démarche de hausse de la production. « La France est très porteuse sur les marchés du beurre et du fromage, nous produisons donc de plus en plus de poudre de lait », explique Arnaud Fossey, président de la coopérative, qui complète qu'« il s’agit donc de réorienter ces volumes vers la production de lait infantile, bien mieux valorisée ».
Actuellement, la coopérative exporte le lait infantile vers une cinquantaine de pays. Les envois vers la Chine, au travers d’un partenariat avec Biostime, sont toniques. « Cette nouvelle unité et le développement de la production nous permettrons de développer certaines relations avec des clients actuels, mais aussi des prospects d’autres pays, du Moyen-Orient, d’Afrique comme le Nigeria ou d’Asie comme l’Indonésie », confie Daniel Delahaye.
« Les consommateurs sont de plus en plus avertis, où qu’ils soient. Beaucoup d’acteurs sur le marché mondial sont des grosses entreprises qui ne peuvent pas fournir le même niveau de traçabilité qu’Isigny qui dispose d’un ancrage local très important », explique Camille Mancel, directeur commercial de la coopérative.
Les difficultés d’embauche sont notre principal frein
« Les difficultés d’embauche sont notre principal frein au développement, davantage encore que de développer des nouveaux débouchés », s’exclame Daniel Delahaye. La coopérative cherche notamment des conducteurs de lignes de conditionnement, des conducteurs transformations, des techniciens de maintenance, « ce sont des profils très pénuriques ! » renchérit Nicolas Courtier, DRH de la coopérative, entré récemment en fonction.
Pour assurer le recrutement des futurs salariés de U3, le groupe a d’abord joué la carte de la mobilité interne et a reçu une cinquantaine de candidatures. Un système de cooptation récompensant les salariés proposant de nouvelles recrues aussi a été mis en place. Isigny Ste-Mère a noué un partenariat avec Pôle Emploi pour adopter la méthode de recrutement par simulation, sans CV.
Lancement d’une école de formation interne
Enfin une école de formation interne va être prochainement lancée, avec environ 250 à 300 heures de formation en alternance. Les pôles de formation régionaux sur les métiers du lait ont bien sûr été associés à cette campagne de recrutement. « Les services de l’état se sont montrés facilitateurs », complimente Daniel Delahaye. Le 30 septembre 2019, la coopérative officialisait cette série de partenariats, et se montrait optimiste. « Nous avons été, quatre ans de suite, classé meilleur employeur au sein des IAA par le magazine Capital », se félicite Nicolas Courtier.
Une campagne média est lancée début octobre, par voie de presse et radio dans les zones géographiques adaptées. L’entreprise a aussi fait appel à un youtubeur spécialisé, Géry, qui, par une série de vidéos sur la chaîne « je viens bosser chez vous » peut être à même de toucher une cible différente.
Pour sa future unité de production de poudre de lait infantile qui verra le jour fin 2020, #IsignySainteMère recrute plus de 150 collaborateurs ?
— Isigny Ste Mère (@IsignySteMere) October 3, 2019
Merci @Geryoutubeur qui est venu à notre rencontre au sein de la Coopérative pour découvrir nos différents métiers ? pic.twitter.com/VKKI1DoRXU
La qualité, prioritaire sur le lait infantile
« En 2018 nous avons inauguré un nouveau laboratoire, il est important de garantir les contrôles qualité et la traçabilité de ce produit destiné aux consommateurs les plus fragiles, les bébés. Nous effectuons plus d’un million d’analyses qualité chaque année », explique Daniel Delahaye. Plus de cent personnes sont mobilisées sur les questions de qualité, cruciale pour le lait infantile français, dont l’image à l’étranger a été écornée par l’affaire Lactalis.