Influenza : « inlassablement rappeler les mesures de biosécurité »
Les Marchés Hebdo : Des élevages en mode confiné et des basses-cours ont été touchés par l’influenza aviaire en Pologne et en Hongrie. Il y a eu un cas d’oie sauvage en Allemagne. L’élevage français est-il paré contre un vecteur humain ou sauvage du virus ?
Anne Richard : De fait, nous constatons que le risque d’influenza aviaire est devenu un risque permanent. Tous les hivers, la filière doit être particulièrement mobilisée. Tous les acteurs connaissent les mesures de biosécurité, mais l’expérience montre qu’il faut inlassablement les rappeler. Dès que le risque s’éloigne, l’attention baisse. Or, la seule solution pour éviter une éventuelle introduction et diffusion d’un virus en France est de respecter à la lettre ces mesures de biosécurité.
LMH : La Coordination rurale suggère qu’on limite, voire qu’on arrête complètement le flux entre la France et les pays touchés…
A. R. : Attention à ne pas créer la confusion. Les mesures à respecter en cas de présence d’influenza sont définies à l’échelle européenne (les zones où les cas ont été détectés sont bloquées et aucun mouvement d’animaux n’est possible). Dans ces conditions, il n’y a pas de risque à consommer de la viande issue de ces pays. Rappelons qu’il était important pour nous de continuer à exporter nos produits de volaille vers les autres pays européens lors des épisodes d’influenza français. Toutefois, la vigilance doit être fortement renforcée, car le risque majeur de diffusion réside dans les échanges d’animaux vivants et les mouvements de camions entre la France et les zones proches des zones concernées. Il convient donc dans la mesure du possible de stopper ces échanges d’animaux vivants et dans tous les cas de renforcer et maîtriser le nettoyage désinfection des camions qui arrivent de ces zones. De plus, compte tenu de la multiplication des cas à l’est de l’Europe, il convient que tous les acteurs de la filière renforcent les mesures de biosécurité.