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Formation
Induce apprend à réduire sa consommation d'énergie

Par le biais de construction en Lego et d’une réflexion collective, l’Actia propose un support de formation pour amener les entreprises à réduire leur consommation énergétique. Les livrables sont aujourd’hui disponibles sur Internet.

Yvan Deloche, conseiller technique environnemental au Critt agroalimentaire Paca © DR
Yvan Deloche, conseiller technique environnemental au Critt agroalimentaire Paca
© DR

Arrivé à son terme fin juillet 2020, le projet Induce, porté par l’Association de coordination technique pour les industries agroalimentaire (Actia) offre aujourd’hui des livrables et des supports de formation sur l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’entreprise sur son site Internet. Né en février 2018, il était mené dans cinq pays européens : Autriche, France, Allemagne, Pays-Bas et Espagne sur quinze sites pilotes au total (trois en France). « Nous avons travaillé en amont auprès des entreprises pour déceler leurs besoins sur le sujet », précise Yvan Deloche, conseiller technique environnement au Centre régional d’innovation et de transfert de technologie (Critt) agroalimentaire Paca, membre de l’Actia. « Nous demandions en général à parler à un responsable énergie ou développement durable s’il y en a un. Mais peu de sociétés présentent un tel poste, ce qui nous fait dialoguer directement avec la direction », ajoute Yvan Deloche. Le projet présentait un objectif d’une réduction totale de consommation d’énergie de 106 GWh par an dans les cinq pays.

Un apprentissage via la construction

La formation proposée par Induce consiste à mener une réflexion collective via la construction en Lego. « Les participants ont au début une initiation en reproduisant un modèle, puis en réalisant une construction sur la thématique des vacances, passées ou bien à venir. Le résultat est par la suite présenté et interprété par chacun », décrit Yvan Deloche. Les participants sont debout et construisent seuls ou bien à deux. Au total, chaque session de formation est composée de quatre à six groupes. « Ensuite, chacun devra, en fonction de ses missions quotidiennes, construire un équipement consommateur d’énergie, avec possibilité de représenter les différents liens que l’appareil entretient avec son environnement », poursuit Yvan Deloche.

Puis les participants échangent sur leur construction, mettent en commun tous les modèles construits et identifient les risques (par rapport aux fournisseurs d’énergie par exemple). Enfin, les participants établissent un plan d’action à partir des Lego et finissent en donnant leurs impressions. « Avoir une équipe éclectique permet d’avoir des idées et des angles différents. La miniaturisation des équipements permet de prendre de la distance et de voir les améliorations possibles », souligne Yvan Deloche.

Peu d’actions sont mises en œuvre, c’est dommage

« Cette formation présente un frein majeur : peu d’actions sont mises en œuvre après coup, c’est dommage, déplore Yvan Deloche. Les actions énergétiques sont rarement prioritaires au sein des entreprises agroalimentaires. Mais cette formation peut permettre une prise de conscience des économies d’énergie possibles ». Le Critt voit quelques sociétés se manifester pour avoir suivi des informations sur la norme Iso 50001 ou encore des entreprises spécialisées dans le bio qui ont « une plus forte sensibilité et sont plus enclines à mener des projets d’économie d’énergie », selon Yvan Deloche.

Le projet Induce s’étant achevé, une réflexion est « en cours » autour d’un nouveau projet de formation nommé ICCEE portant sur l’amélioration de l’efficacité énergétique de la chaîne de froid.

Une taxe carbone « ferait bouger les choses »

« Si une taxe carbone voyait le jour demain, cela ferait bouger davantage les entreprises sur le sujet », estime Yvan Deloche conseiller technique environnement au Critt. La réglementation au niveau de la production agroalimentaire est de plus en plus normée. « Les certificats d’économie d’énergie ont déjà poussé de nombreuses entreprises à investir dans de nouveaux équipements permettant de réduire leur consommation, tels que des systèmes de récupération de chaleur. La réglementation fait évoluer les pratiques », ajoute-t-il.

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