« Il va manquer beaucoup de foies gras »
Les Marchés Hebdo : L’élevage de canards à foie gras a repris le 29 mai dans les zones touchées par la grippe aviaire. Dans quelles conditions, sachant que les indemnités se font attendre ?
Michel Fruchet : La reprise ne va pas aussi vite qu’on le voudrait. Le premier souci est le manque de canetons. Les couvoirs ne sont pas revenus à leur régime normal, ni ceux du Sud-Ouest qui avaient été à l’arrêt pendant l’épizootie, ni ceux des Pays de la Loire ou des zones indemnes, qui avaient réduit leurs cheptels de reproducteurs. En dehors de ça, les organisations professionnelles épaulent les éleveurs endettés et leur procurent une assistance technique. C’est plus difficile pour les éleveurs indépendants. On nous a confirmé que les indemnités pour le virus H5N1 se finalisaient, et que c’était en cours pour le H5N8.
LMH : Les fabricants de foies gras vont-ils devoir arbitrer entre les familles de produits pour les fêtes ?
M. F. : Les premiers canards des zones touchées arriveront à l’abattoir en octobre. Il va manquer beaucoup de foies gras, au détriment, encore, de l’export. Mais pour le marché intérieur, il n’y a pas lieu de prioriser le mi-cuit par rapport à la conserve. Il vaut mieux produire de toutes les catégories mais un peu moins, en limitant éventuellement le nombre de produits.