L’avis de l’Ania
« Il est temps de se mobiliser sur des projets d’exportation »
Les Marchés Hebdo : Le volet export du plan de relance prévoit des aides à la prospection de marchés. Quel intérêt principal représente-t-il pour l’agroalimentaire ?
Vanessa Quéré : Le gros défi est d’amener les PME à développer du chiffre d’affaires à l’exportation. Ce plan export permet de se saisir d’outils pour cibler des clients. Alors que les PME vont davantage sur des marchés d’opportunité, quand elles rencontrent des clients sur des salons. Des entreprises qui avaient un objectif d’exportation avant la Covid-19 ont profité du confinement pour cadrer cet objectif et anticiper la reprise. Avec ce plan, les IAA disposent de missions individuelles, en attendant de pouvoir exposer à nouveau sur des salons. Ce plan donne les moyens de qualifier le meilleur positionnement d’un produit sur un marché étranger, et de préparer au mieux un rendez-vous BtoB comme en organise Business France ou les conseils régionaux. Une entreprise bien préparée a plus de chances d’accéder à son marché.
La priorité a été de se maintenir sur le marché intérieur. Il est temps de se mobiliser sur des projets d’exportation. Les entreprises ont jusqu’à la fin 2021 pour bénéficier des allégements de coûts de recherche de marchés.
LMH : L’exportation demande la mise en place d’intervenants : un transitaire, un logisticien ou un transporteur… Les IAA peuvent-elles buter sur cette mise en place ?
V. Q. : Les PME souvent ont affaire à un importateur qui se charge d’acheminer les produits. L’industriel n’intervient que jusqu’à la sortie de son usine ou de son entrepôt. Il doit vérifier les conditions de l’importateur, ce sont les termes de la négociation avec l’importateur.
LMH : Le transport international par bateau ou par avion a été perturbé par la pandémie. Qu’en est-il aujourd’hui. Faut-il attendre que les tarifs redescendent ?
V. Q. : Il y a eu beaucoup de soucis au début de la crise. Ça s’est stabilisé depuis dans le transport maritime de conteneurs, même si les délais restent plus importants. Les produits transportés sont à longue durée de vie. Il faut anticiper davantage. Ces contraintes sont intégrées. Les produits frais bénéficient de la reprise de la restauration en Europe. Pour exporter par avion au Moyen-Orient, il faudra attendre un peu si les tarifs sont trop élevés.