IAA, ce que vous proposent les candidats à la présidentielle
À une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, nous avons épluché les programmes des cinq principaux candidats. Voici ce qu’ils proposent pour l’agriculture, avant tout, et pour l’agroalimentaire, dans une moindre mesure.
Si, depuis le dernier Salon de l’agriculture, le programme de François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle est plutôt bien rôdé en ce qui concerne leurs propositions pour l’agriculture, nous avons tenté de sortir quelques mesures spécifiques au secteur de l’agroalimentaire de leur programme. Elles sont peu nombreuses, la plupart concernent le monde de l’entreprise ou de l’industrie en général.
Toutefois, l’Ania a pu obtenir certains engagements principaux des candidats. Pour François Fillon, renforcer la compétitivité des entreprises françaises passe par la simplification et le renforcement des allègements de charges sociales. Il souhaite ainsi « alléger l’impôt sur les sociétés (IS) » et « prolonger jusqu’en 2019 le dispositif de suramortissement exceptionnel des investissements ».
Alléger les charges sociales
Benoît Hamon compte pour sa part encourager les entreprises à réinvestir leurs bénéfices par la modulation de l’impôt sur les sociétés. Il souhaite également accorder la priorité aux entreprises françaises dans les marchés publics : « 50 % des marchés publics seront réservés aux petites et moyennes entreprises (PME-PMI-TPE) ». Toujours dans l’optique d’aider les TPE-PME à se développer, il ambitionne de leur « faciliter l’accès aux financements à tous les stades de leur croissance ». Marine Le Pen envisage de son côté « d’abaisser les charges sociales des TPE-PME en fusionnant l’ensemble des dispositifs d’allègement des charges sociales de manière dégressive ». Elle veut « maintenir le dispositif à taux réduit à 15 % de l’impôt sur les sociétés pour les TPE-PME et créer un taux intermédiaire à 24 % (au lieu de 33 %) pour les PME ».
Emmanuel Macron souhaite « baisser les cotisations sociales employeurs de 6 points en remplacement du CICE, et jusqu’à 10 points au niveau du Smic », afin de réduire le coût du travail. Il envisage également de « rétablir les exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon propose de porter le taux de l’impôt sur les sociétés à 25 % et d’interdire le versement de dividendes aux entreprises qui licencient en cas de difficultés économiques. Le candidat de la France insoumise promet aussi de « réduire la TVA sur les produits de première nécessité ».
Favoriser la création de valeur
Recréer de la valeur dans la filière agroalimentaire fait partie des demandes fortes des industriels. Pour François Fillon, il faut « encadrer par la loi la négociation des contrats, pour que la négociation entre les producteurs et les industriels rééquilibre la négociation entre les industriels et les distributeurs ». Il veut également « donner toute liberté aux agriculteurs de se regrouper en organisations de producteurs de taille significative, avec des démarches simples, pour mieux défendre leurs marges ». Et de vouloir « améliorer la compétitivité hors prix des agriculteurs français en faisant apposer sur l’emballage de tous les produits alimentaires la mention claire de leur provenance et de leur lieu de transformation ».
Benoît Hamon entend défendre la position des agriculteurs dans les contrats avec la grande distribution. Il ambitionne également de créer un seul ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation durable et de la Forêt. Le candidat du Parti socialiste appliquera « un taux de TVA réduit aux produits bios et aidera à la structuration des filières de production biologique et équitable », dans l’idée d’avoir « au moins 50 % de repas bios ou issus des circuits courts servis dans la restauration collective ». De son côté, Marine Le Pen souhaite l’intervention de l’État pour garantir l’équité des négociations commerciales. Elle veut également lutter contre la concurrence déloyale en « interdisant l’importation et la vente de produits provenant de l’étranger qui ne respectent pas les normes imposées aux producteurs français ».
L’agriculture biologique et les circuits courts
Emmanuel Macron a annoncé la tenue d’un Grenelle de l’alimentation afin de définir un partage équilibré de la valeur, voulant « renforcer le pouvoir de négociation des agriculteurs » et « faire évoluer le droit européen de la concurrence au bénéfice des producteurs ». Le candidat du mouvement En Marche ! propose également d’encourager les circuits courts, l’agriculture biologique pour que « d’ici à 2022, 50 % des produits proposés par les cantines scolaires et les restaurants d’entreprises soient bios, écologiques ou issus de circuits courts ».
Enfin, Jean-Luc Mélenchon ambitionne de mettre en place un prix minimum payé aux producteurs ainsi que des « coefficients multiplicateurs » maximum, en vue de garantir une juste rémunération des producteurs. Le candidat souhaite privilégier les circuits de proximité et plafonner les marges de la grande distribution pour garantir des prix rémunérateurs aux producteurs.