Foie gras
Grippe aviaire : la filière a tourné la page
La production française de foies gras s’est rétablie à un niveau proche de celui d’avant les grippes aviaires, selon le Comité interprofessionnel du foie gras. Une filière qui fait valoir des conditions de production changées.
La production française de foies gras s’est rétablie à un niveau proche de celui d’avant les grippes aviaires, selon le Comité interprofessionnel du foie gras. Une filière qui fait valoir des conditions de production changées.
Quelque 16 360 tonnes de foies gras seront produites cette année en France selon le Comité interprofessionnel du foie gras (Cifog), contre 10 950 tonnes l’an dernier à l’issue de deux années consécutives d’influenza aviaire (la première épizootie au virus H5N1 en 2015-2016 et la seconde au virus H5N8 en 2016-2017). Cette importante reprise de près de 50% porte la production à un niveau proche de celui de 2015, avant les deux crises.
Les mesures de biosécurité qui s’imposent aux éleveurs pouvaient faire douter d’une telle reprise. Or, le Cifog, l’Etat avec l’aide de l’Union européenne, les Régions et les industriels, dont les plus importants sont des coopératives polyvalentes, ont conjugué leurs efforts en matière d’organisation et de soutien technique et financier aux éleveurs. Toutes les structures ne sont pas en place puisque le plan de filière des palmipèdes à foie gras, établi cette année, prévoit 750 000 m2 de bâtiments neufs d’ici à 2023.
L’arrêté du 5 mai 2017 impose que toute exploitation supérieure à 3 200 animaux en élevage soit en capacité de protéger ses animaux en cas de passage en risque sanitaire élevé. L’élevage en plein air restera la règle en dehors d’éventuels risques sanitaires élevés. Il « fait partie de l’ADN des pratiques d’élevage de tous les acteurs de la filière », a rappelé le Cifog à la presse le 18 octobre lors de la conférence annuelle de présaison à Paris.
La base de données se déploie
Cette année, les professionnels du foie gras ont insisté sur les nouveaux dispositifs de biosécurité, dont l’ambitieuse base de données en ligne, en cours de déploiement : la BDAvicole. Celle-ci concerne tous les élevages et sert à améliorer les réactions collectives en temps de crise. Elle répond à l’obligation de déclaration de mise en place, d’identifier tous les éleveurs et bâtiments, de localiser tous les lots d’animaux en place, de localiser et protéger les élevages de reproducteurs et couvoirs, et d’informer rapidement.
Cette base de données, qui aidera accessoirement à anticiper la production, a été prévue dans la feuille de route rédigée par tous les intervenants de la filière, qui s’adapte à tous les types d’élevage, en fonction de leur taille. « Le Cifog souhaite à la fois que soit préservée la diversité des modes de production qui fait la richesse du secteur du foie gras, mais également qu’un travail collectif et de concertation permette de protéger l’ensemble des intervenants de la filière », insiste-t-il.
Demandes sociétales et indicateurs
L’heure est aussi pour la filière à la mise en exécution de son plan de filière. Celui-ci se compose de deux axes : se conformer aux demandes sociétales et qualitatives ; assurer une juste rémunération de chaque maillon. C’est ainsi que le Cifog, conformément à la loi Agriculture et Alimentation, travaille à l’élaboration d’indicateurs de coûts de production en élevage. Ceux-ci sont déjà accrus par les règles de biosécurité (les équipements de paillage dédiés à un bâtiment, les sas sanitaires…) et le seront davantage avec l’aménagement des parcours ou des bâtiments économes en énergie. Le message aux metteurs en marché est clair.