FrieslandCampina: investir aux Pays-Bas et exporter hors d’Europe
Pour le numéro un néerlandais, il faudra chercher la croissance
hors d’Europe pour y écouler les productions de ses outils néerlandais qui bénéficient d’investissements massifs
depuis 2009.

Friesland-Campina.

« L’ambition de FrieslandCampina est de créer l’entreprise laitière la plus forte et la plus attractive pour nos producteurs, nos salariés, les consommateurs et la société ». À la lecture de son plan stratégique 2010- 2020, il est évident que le numéro un néerlandais a placé la barre très haut. Cela ne fait pas peur à Cees’t Hart, directeur général de l’entreprise. « Les perspectives pour les producteurs et la coopérative restent bonnes. FrieslandCampina est bien positionné », annonçait- il en commentant les résultats d’un exercice 2014 qualifié de « dynamique » au terme duquel le chiffre d’affaires a progressé de 2,2 % à 11,3 milliards d’euros.
HAUSSE DES LIVRAISONS DE 2% JUSQU’EN 20120
La coopérative souhaite évidemment poursuivre sur cette lancée en continuant à être environnementalement et sociétalement irréprochable, tout en valorisant toujours mieux son lait. Sa prévision de collecte table jusqu’en 2020 sur une hausse moyenne des livraisons de 2 % par an avec un pic en 2015 et 2016. L’entreprise qui n’accepte actuellement pas de nouvelles adhésions dénombre 9453 apporteurs aux Pays-Bas et 14132 si on y ajoute l’Allemagne et la Belgique. Pour absorber ce lait supplémentaire, la coopérative a injecté depuis 2009 quelque 2,5 milliards d’euros dans ses outils à travers le monde dont 1,8 aux Pays-Bas. Citons les derniers en date. 75 millions d’euros ont été consacrés à une tour de poudre infantile et à une unité de désalinisation du lactosérum à Bedum. 56 millions d’euros ont servi à augmenter la réception, la capacité et la productivité à Veghel et 178 ont été engloutis pour moderniser et étendre la capacité de traitement de conditionnement de lait concentré pour l’export à Leeuwarden.
En 2015, l’enveloppe d’investissements pèsera à peine moins qu’en 2014 : 600 contre 656 millions d’euros. 57 millions d’euros permettront de renforcer la capacité de l’unité de conditionnement d’aliments infantiles en petits formats à Beilen et 30 serviront à remettre en état la fromagerie de Gerkesklooster (57 000 t/an) endommagée l’an dernier par un incendie. Jusqu’en 2016, il est prévu une nouvelle tour de séchage pour poudres infantiles et ingrédients laitiers à Borculo (176 M€) et l’agrandissement de la beurrerie de Lochem (10 M€). « FrieslandCampina investit plus que la moyenne dans trois secteurs : la nutrition infantile, les boissons lactées et les fromages de marque. Nous anticipons la demande crois- sante en Asie et en Afrique. Elle concerne aujourd’hui davantage l’alimentation infantile, mais nous estimons qu’elle finira aussi par concerner à terme les ingrédients et les boissons lactées. Si nous restons prudents pour 2015, nous sommes optimistes sur nos perspectives à long terme », remarque Cees’t Hart. Ces choix se doublent d’un effort R&D qui cible les produits laitiers consommés par les enfants ainsi que leur fonctionnalité, l’alimentation quotidienne, la santé et le bien-être.
UNE PREMIÈRE JOINT-VENTURE EN CHINE
Pour FrieslandCampina, la croissance sera hors d’Europe, la coopérative néerlandaise pousse ses pions sur l’échiquier laitier mondial. Par exemple en Chine. Fin 2013, elle y a fondé un centre de recherche et d’enseignement laitiers, le Sino- Dutch Dairy Development Centre. L’an passé, elle a signé une joint-venture 50/50 avec Huishan Dairy. FrieslandHuishan Dairy, produira et commercialisera des aliments infantiles dans le pays. Moyennant 8,7 millions d’euros, elle a également porté à 9,99 % sa participation dans Synlait, fabricant néo-zélandais d’ingré- dients laitiers infantiles qui écoule en Chine la quasi-totalité de ses 95000 tonnes de produits finis. L’an dernier toujours, Friesland- Campina a repris le site de production de lait concentré d’Olam à Abidjan en Côte d’Ivoire et a ouvert à São Paulo au Brésil un bureau commercial pour l’Amérique du Sud. La coopérative aux 22186 salariés ne reste cependant pas inactive en Europe. En Italie, elle a acquis l’activité beurre et fromages de DEK et 80 % du distributeur de fromages Orange. Elle a également pris des décisions de gestionnaire en fermant, début 2015, en Roumanie sa fromagerie de Carei et son centre de conditionnement de Targu pour les rapatrier sur Baciu. Le même sort a été réservé à l’unité belge de boissons lactées de Sleidinge dont l’activité est rapatriée sur Aalter aux Pays-Bas. Dans son rapport 2014, FrieslandCampina souligne qu’une partie du résultat de 258 millions d’euros s’explique par les restructurations entamées au deuxième semestre de l’année.