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Foie gras : vacciner et exporter, une équation impossible ? 

Le Japon, premier pays-tiers importateur de foie gras, est réticent à la vaccination. Interprofession et pouvoirs publics travaillent ensemble pour relancer les envois, surtout que dans le même temps, la balance commerciale pourrait afficher son premier déficit.  

© Cifog/Ph.Asset/Adocom-RP

L’interprofession du foie gras (Cifog) place cette année sous le signe de l’espoir. Aucun cas de grippe aviaire n’a été détecté depuis le 7 juillet 2023, après trois années de crise. La vaccination qui a débuté le 2 octobre est aussi un gage de sécurité pour la filière. Peu de Français déconsomment, à l’étranger c’est plus compliqué, quelques-uns ne veulent ni entendre parler de grippe aviaire, ni de vaccination. C’est le cas du Japon, notre premier client hors-UE. Chaque année, les exportations vers l’île représentent 6 à 7 % de la production nationale.  

« La France exporte 15 à 20 % de ses volumes de foie gras dans près de 80 pays », précise Fabien Chevalier, Président du Cercle des Amoureux du Foie Gras.  

« À la date du 2 octobre, début de la vaccination des canards, le Canada a aussi suspendu ses achats. Une semaine plus tard, le pays a levé l’interdiction pour les conserves de foie gras », déclare Fabien Chevalier. Mais la filière affiche clairement sa volonté de vacciner et d’exporter car le foie gras jouit aussi d’une bonne image à l’étranger. Le produit est l’un des emblèmes de la gastronomie française. « La France est le premier pays au monde, grand exportateur de volailles à vacciner et à exporter. Nous avons mis en place un plan de surveillance drastique », ajoute le président du Cercle des amoureux du foie gras.  

Lire aussi : Foie gras : pourquoi 2023 s’annonce mieux

Une première balance commerciale déficitaire  

Dans l’immédiat, les produits exportés ne sont pas concernés par la vaccination mais pour le Cifog le travail de diplomatie sanitaire est important, dès maintenant. Dans les bureaux du ministère des affaires étrangères, on travaille sur l’acceptabilité de la vaccination. Pédagogie, traçabilité de l’élevage à l’abattage sont aussi mis en œuvre. Cette année, la balance commerciale du produit pourrait afficher un déficit, en deçà des 40 à 50 millions d’euros habituels. « Une première depuis qu’on calcule le solde », constate Fabien Chevalier. « La valeur des importations a largement augmenté depuis la Bulgarie et la Hongrie, mais les volumes se sont stabilisés », souligne Victor Guyon, responsable export et RSE au Cifog. « Chaque année, la France exporte entre 100 et 120 millions d’euros de foie gras. Les envois sont tombés à 80 millions en 2021 et 2022 », indique Marie-Pierre Pé, directrice de l’interprofession. 

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