Aller au contenu principal

Étiquetage
Faire cohabiter allégations et indication nutritionnelle en face avant

Comment éclairer le consommateur sur le contenu nutritionnel d’aliments préemballés porteurs d’une allégation nutritionnelle ou de santé ? L’affichage serait à l’avenir la solution.

Le consommateur pourra se fier à une allégation en vérifiant que l'aliment est compatible avec ses exigences nutritionnelles. © Gareth Wille/Pixabay
Le consommateur pourra se fier à une allégation en vérifiant que l'aliment est compatible avec ses exigences nutritionnelles.
© Gareth Wille/Pixabay

La question non résolue de l’affichage d’allégations sous condition nutritionnelle a été abordée à une formation de Nutrimarketing sur l’avenir à cinq ans de la réglementation des produits alimentaires. Cette formation s’est tenue en visioconférence le 11 février avec Béatrice de Raynal, nutritionniste, et Katia Merten-Lentz *, avocate associée du cabinet Keller and Heckman présent à Paris et Bruxelles. La question des allégations devrait trouver sa solution avec la stratégie De la ferme à la table. À travers cette stratégie, la Commission européenne propose de faire figurer en face avant des aliments préemballés une représentation européenne harmonisée européenne.

Cet affichage deviendrait obligatoire. Le but présenté est de permettre aux consommateurs de faire des choix en tenant compte du critère « santé ». Cet étiquetage nutritionnel en face avant reprendra sous une forme compréhensible les données nutritionnelles clés de l’étiquetage nutritionnel relevant de la réglementation Inco : énergie, matières grasses (dont saturées), sucre, sel. Cet affichage obligatoire pourra être complété volontairement.

Une autre proposition de la stratégie De la ferme à la table est d’imposer l’affichage de profils nutritionnels. Ceci afin de limiter la promotion de denrées alimentaires trop riches ou salées. Ces deux propositions convergent, bien que s’adressant à deux cadres réglementaires distincts : le règlement Inco pour l’information nutritionnelle et le règlement allégations pour les profils nutritionnels.

Deux rapports décisifs de 2020

Le règlement allégations (NHCR en anglais) s’applique aux allégations nutritionnelles et de santé. L’article 4 de ce règlement conditionne les allégations à un contenu nutritionnel non nocif. Il vise à éviter que le consommateur ne choisisse, par exemple, des céréales du petit-déjeuner qui vantent leur richesse en fibres et en vitamines sans se douter qu’elles le sont aussi en sucre. Toutefois, ces exigences se sont révélées difficiles à définir, et aussi conflictuelles. L’avis de l’Efsa en 2008 n’a pas donné suite.

Aussi, la Commission européenne, qui devait les définir au plus tard le 19 janvier 2009, ne l’a, elle, pas encore fait. Maître Merten-Lentz a insisté sur le fait que la Commission européenne tient toujours à conditionner les allégations à des profils nutritionnels adéquats. Elle a mentionné à ce titre deux rapports de 2020 : celui du centre scientifique de la Commission européenne où celle-ci considère l’étiquetage en face avant comme utile au choix dans un souci de santé ; l’évaluation de la réforme du NHCR, montrant que le profil nutritionnel reste pertinent et nécessaire pour atteindre les objectifs d’exigence nutritionnelle.

* également chroniqueuse pour Les Marchés Hebdo

Quatre représentations soumises aux avis

Deux consultations publiques, lancées conjointement le 23 décembre 2020, viennent d’aboutir (Analyse d’impact initiale – Ares (2020) 7905364 ; Proposition de révision du règlement Inco). Elles portent sur la facilitation de choix plus sains des consommateurs à travers des profils nutritionnels et sur la révision des règles d’information. Le public et les parties prenantes ont notamment été invités à s’exprimer sur quatre types de représentations nutritionnelles de face avant : trois représentations qui interprètent la déclaration nutritionnelle (le Nutri-Score français est l’une d’elles) par des couleurs, des scores, des logos ; une qui est purement numérique, donc neutre. Les avis sont consultables en ligne.

Les plus lus

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Zonage IAHP en Bretagne sur la plateforme PIGMA
Grippe aviaire : la France passe en risque élevé

Alors que la Bretagne compte 9 foyers de grippe aviaire depuis mi-août, c’est toute la France qui passe en niveau de risque…

A cargo ship loaded with refrigerated containers labeled 'Brazilian beef' sails across the ocean, with the Brazilian flag on the ship.
L’Europe importe-t-elle du bœuf aux hormones brésilien ?

Les autorités brésiliennes peinent à assurer la fiabilité des déclarations des opérateurs sur la non-utilisation d’hormones…

un poing géant aux couleurs du brésil écrase un tracteur
Mercosur : « Nous sommes aujourd’hui à un tournant décisif » s'alarment quatre interprofessions agricoles

Les interprofessions de la viande bovine, de la volaille, du sucre et des céréales étaient réunies aujourd’hui pour réaffirmer…

photo Eric Fauchon
« Le marché des produits halal a connu un fort ralentissement ces derniers mois » 

Les consommateurs des produits halal se sont détournés de la GMS en période d’inflation, fait rare pour ce segment qui a connu…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio