Viande bovine
Viande bovine : exportations toujours toniques pour le Mercosur
Les pays du Mercosur misent sur la libéralisation de leurs économies. Les négociations de libre-échange sont au cœur de leur politique d’exportation de viande bovine.
Les pays du Mercosur misent sur la libéralisation de leurs économies. Les négociations de libre-échange sont au cœur de leur politique d’exportation de viande bovine.
« L’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’UE est la discussion numéro un », a rappelé Emmanuel Bernard, vice-président de la Fédération nationale bovine, lors de la conférence consacrée aux marchés mondiaux des viandes bovines organisée par l’Institut de l’élevage (Idele), le 6 juin à Paris.
La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a estimé que la conclusion des pourparlers de libre-échange entre les deux parties était « très proche », selon nos confrères d’Agrafil. Pour l’heure, un contingent d’environ 99 000 tonnes équivalent carcasse (téc) de viande bovine a été évoqué.
Hausse des exportations du Mercosur
La politique ultralibérale de Mauricio Macri en Argentine et la dévaluation de la monnaie sud-américaine (chute de 23 % en $ du peso argentin) ont profité aux exportateurs argentins.
Au total, les quatre pays du Mercosur ont exporté 2,7 millions de téc de viande bovine en 2018. Les envois argentins et brésiliens vers l’UE ont bondi de 25 % et 22 % respectivement, en 2018 par rapport à 2017. Face aux prix très compétitifs de la viande bovine sud-américaine, les exportations européennes ont connu un repli de 7 % en 2018 à 277 000 téc. En 2019, selon les estimations de l’Idele, les exportations du Mercosur devraient rester sur la même dynamique que 2018.
Les pays du Mercosur, qui jusqu’à présent étaient protectionnistes, veulent libéraliser leurs économies afin de garder un avantage compétitif sur les États-Unis. La négociation de libre-échange avec l’UE pourrait permettre une baisse sensible des droits de douane et des barrières non tarifaires ; en contrepartie, la Commission européenne négocierait la reconnaissance des indications géographique.
Pour Pierre Chabrol, chef du bureau de la politique commerciale à la direction générale du trésor, «la proposition de la France est très nette : les contingents seraient limités et les contrôles vétérinaires stricts. Le Mercosur le sait bien. Il n’y aura pas d’assouplissement ».
L’Asie demeure la cible du Mercosur
Les réactions étaient nombreuses dans le public le 6 juin, notamment chez les éleveurs français. Certains ont fait part de leurs inquiétudes quant au non-respect des engagements. Ils estiment que le standard européen de production de la viande bovine n’est pas respecté par le Mercosur : OGM, antibiotiques, hormones sont autant de produits utilisés dans les systèmes de production sud-américaine.
Néanmoins, même si l’UE représente un marché intéressant, l’Asie demeure l’eldorado de leurs exportations. Touchées par le scandale sanitaire de 2017, les exportations de viande bovine brésilienne vers la Chine continuent quand même leur progression. Ainsi, en 2018, les envois brésiliens vers la Chine ont atteint 782 000 téc, soit +31 % par rapport à 2017.
Le Royaume-Uni devient aussi un marché potentiel dans le contexte du Brexit, où les Britanniques souhaitent agir rapidement et trouver des accords commerciaux dans les pays tiers.