Matières premières
Exemple de traçage avec la gomme de guar
La société informatique Stratumn, spécialisée dans la blockchain de traçabilité industrielle, a été choisie par Solvay pour tracer sa gomme de guar. Auparavant, la solution avait été expérimentée avec Bureau Veritas sur le thon.
La société informatique Stratumn, spécialisée dans la blockchain de traçabilité industrielle, a été choisie par Solvay pour tracer sa gomme de guar. Auparavant, la solution avait été expérimentée avec Bureau Veritas sur le thon.
Stratumn, jeune entreprise se définissant comme un éditeur de logiciels, vient de mettre en place pour l’industriel de la chimie Solvay une blockchain de traçabilité de la gomme de guar à l’intention des industriels de l’agroalimentaire et de la cosmétique. En proposant cette « preuve de procédé » ou « proof of process » en anglais, Solvay s’adresse en particulier aux grands groupes qui intègrent le développement durable dans leur standard de production. Solvay leur donne, grâce à la blockchain, un « moyen robuste » d’établir la traçabilité de cet ingrédient végétal cultivé en Inde à travers un programme agricole bénéfique aux familles d’agriculteurs, à l’environnement et au consommateur.
Il est fondamental dans une blockchain que le point de départ soit très fiable. Dans le cas de Solvay, c’est une ONG qui certifie la bonne origine des gousses de guar, l’identité des agriculteurs livrant une coopérative et le poids du produit livré.
Des « utilisateurs réels et des données réelles »
La blockchain enregistre le transfert d’actifs le long de la chaîne de transformation, qui passe par les États-Unis, jusqu’à l’utilisateur industriel. Stratumn et Solvay soulignent que le système est vraiment opérationnel « dans un périmètre intermédiaire » et que des discussions sont menées avec les producteurs indiens, visant à ce que le système s’étende à l’ensemble des fermes fournissant des gousses de guar à Solvay. « Ce sont des utilisateurs réels et des données réelles », insiste Thibaut Sahaghian, responsable à Stratumn des clients industriels. Celui-ci ne peut donner de noms de client. Questionné sur la participation d’utilisateurs français, il précise qu’il n’y en a pas pour l’heure.
Avant de réaliser cette blockchain sur la gomme de guar, Stratumn a expérimenté avec Bureau Veritas sa technologie de « proof of process » sur la filière thon. Dans cette blockchain, l’organisme français de certification apportait sa caution à chaque étape de la chaîne de valeur du thon en boîte ou surgelé, de la pêche au consommateur (le schéma ci-dessous donne une idée très simplifiée de cette blockchain).
Matières premières durables
Fort de cette expérience et de la blockchain de la gomme de guar, l’éditeur espère séduire des opérateurs des matières premières, comme le cacao, le café ou l’huile de palme. Il offre à ceux-ci de gérer eux-mêmes leur blockchain. Les clients potentiels, de l’industrie ou du négoce international, sont d’après Thibaut Sahaghian des entreprises ayant un assez grand volant financier. Elles devront en effet acquérir la « brique technologique » de Stratumn. En revanche, Stratumn propose une technologie de cryptage relativement légère, donc peu coûteuse, adaptée à un nombre limité d’autorisations d’accès aux données (correspondant aux partenaires d’un industriel ou d’un distributeur).
Stratumn est en partenariat avec Bureau Veritas depuis l’été dernier à des fins de certifications des différentes étapes d’une chaîne d’approvisionnement.