Even retrouve de l’air
La pénurie d’offre en produits laitiers sur le marché mondial a bénéficié au groupe coopératif Even et sa filiale Laïta dont le chiffre d’affaires s’est fixé à 2,275 milliards d’euros.
La pénurie d’offre en produits laitiers sur le marché mondial a bénéficié au groupe coopératif Even et sa filiale Laïta dont le chiffre d’affaires s’est fixé à 2,275 milliards d’euros.
Even, coopérative finistérienne, premier actionnaire de Laïta aux côtés d’Eureden et Terrena (marques Paysan Breton, Madame Loïk, etc.) a performé en 2021 avec une croissance forte de son chiffre d’affaire (+ 7 %) à 2,275 milliards d’euros.
Avec ses activités dans l’industrie laitière (Laïta : 62 % du CA), la vente de produits alimentaires à la RHD (Even Distribution : 24 % du CA), et des activités d’amont, Even (6 180 salariés) a ainsi gommé le recul de son activité en 2020 marquée par la pandémie (- 5,5 % à 2,135 milliards d’euros), revenant très légèrement au-dessus du niveau qui était le sien en 2019 (2,260 milliards).
Even et tous les acteurs laitiers ont bénéficié du vent porteur des marchés soulevé par la baisse de la production laitière mondiale et la dynamique de la demande asiatique. Tous les marchés abordés par Laïta -six usines et un site associé (62 % de son CA)- en ont tiré profit, les produits de grande consommation (la moitié du business de Laïta) comme les ingrédients laitiers. C’est principalement la demande en poudres de lait écrémé, infantiles, caséines, caséinates, etc. sur le marché mondial « qui a tiré le commerce en 2021 et continue de le faire sur le début 2022 », souligne le directeur général d’Even, Christian Griner.
Un prix du lait à 371,45 euros/1 000 litres en 2021
La progression des ventes de la coopérative (elle réalise le tiers de son CA à l’export) a bénéficié aux adhérents d’Even (635 points de collecte exploités par environ 1 100 producteurs) qui ont vu le prix du lait revalorisé à 371,45 euros pour 1 000 litres en 2021, après versement d’une partie du résultat de la coopérative (8,3 millions d’euros). Au vu de l’orientation des marchés sur le premier trimestre, les 400 euros pour 1 000 litres pourraient être atteints en fin d’année. Les producteurs l’espèrent car ils font face à la flambée du prix de tous leurs intrants (engrais, énergie, alimentation) comme, du reste, la coopérative dans ses activités industrielles.
Investissement dans le fromage frais
Après un premier round de négociations tarifaires avec la grande distribution pour les marques, un second tour de table est prévu pour prendre en compte la hausse récente du coût de revient, dans le cadre d’ÉGALIM 2. C’est d’autant plus indispensable que la déprise laitière se poursuit dans certaines parties de son territoire. La collecte de Laïta (1,480 milliard de litres) a baissé de 1 % en 2021. Il faut du prix pour donner de la perspective aux producteurs, aujourd’hui et demain, et donc de la performance industrielle. Après avoir investi 45 millions d’euros l’an passé, la coopérative va injecter 45 à 50 millions d’euros dans ses outils cette année. Il s’agira notamment de poursuivre l‘accroissement des capacités de l’usine de Madame Loïk portées de 12 000 à 15-16 000 tonnes pour répondre à « la demande forte en pâtes fraiches pour la GMS, les MDD, la RHD et l’industrie », précise Christian Griner.