Anomalies dans les beurres, les acteurs laitiers réagissent
Pour la FNIL et la Coopération laitière, le travail avec la DGCCRF va se poursuivre. Ils appellent les consommateurs à tenir compte que la fraude sur les beurres ne concerne qu'une petite partie des producteurs contrôlés.
Pour la FNIL et la Coopération laitière, le travail avec la DGCCRF va se poursuivre. Ils appellent les consommateurs à tenir compte que la fraude sur les beurres ne concerne qu'une petite partie des producteurs contrôlés.
Trop d’eau, pas assez de sel dans le beurre salé, utilisation de la matière grasse issue du lactosérum en lieu et place de la crème, mensonges sur l’étiquetage, utilisation de rebuts dans la fabrication de beurres de qualité, l’enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur le beurre est sévère.
Dans son rapport publié le 29 décembre 2023, la DGCCRF donne le résultat de ses contrôles réalisés en 2019 auprès de 129 établissements qui fabriquent du beurre : 30 avertissements, 7 injonctions et 1 procès-verbal pénal pour «destruction de scellés».
La filière beurre craint la généralisation
Du côté des deux principaux acteurs du lait, la Fnil (Fédération nationale des industries laitières) et la Coopération laitière, on appelle les consommateurs à ne pas généraliser. « La DGCCRF fait un travail essentiel pour protéger le consommateur envers lesquels nous devons être loyal », précise François-Xavier Huard, président de la FNIL. « Cependant, les anomalies ne concernent que 30% de 129 entreprises contrôlées. On ne peut donc pas conclure que c’est toute la filière du beurre qui triche.»
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Des sanctions surtout sur les beurres fermiers
« La majorité de ceux qui ont été sanctionnés sont avant tout de petits producteurs transformateurs fermiers qui sont tout entiers pris dans leur activité et n’arrivent ni à suivre les évolutions rapides des réglementations du beurre, ni à embaucher quelqu’un pour le faire », explique de son côté Carole Humbert, directrice générale de la Coopération laitière. « Il faut aussi rappeler qu’aucune des pratiques dénoncées par le rapport de la DGCCRF n’a mis de consommateurs et consommatrices en danger. C’est peut-être pour ça que les sanctions ont été plutôt légères. »
Les derniers contrôles de la DGCCRF avait été réalisés en 2015 et 2016. La FNIL et la Coopération laitière avaient alors coopéré avec la DGCCRF et début 2023, un guide réalisé en partenariat par les deux acteurs laitiers avait été édité et envoyé à toutes les entreprises et coopératives laitières. « C’était nécessaire pour nos transformateurs. Dans notre domaine, les réglementations européennes et françaises ne cessent de se superposer, et ce guide a pour vocation à les aider », insiste Carole Humbert.
Beurre: la nécessité d'être transparent sur l'étiquetage
Passée cette mauvaise publicité qui intervient alors que le beurre a été un des produits les plus touchés par l'inflation, on peut se demander si les pratiques relevées par la DGCCRF sont si répréhensibles qu’annoncées, puisqu’elles n’ont aucune conséquence directe sur la santé et la sécurité des consommateurs et consommatrices.
« L'utilisation du lactosérum ou le recyclage des rebuts ne sont pas interdites pour les beurres entrée de gamme »
« En fait, tout est question d’étiquetage », rappelle François-Xavier Huard. « Par exemple, l’utilisation du lactosérum ou le recyclage des rebuts ne sont pas interdites pour les beurres entrée de gamme à condition de bien le mentionner sur l’étiquette. Ce serait même des pratiques vertueuses pour éviter le gaspillage alimentaire. Le problème, c’est que certains transformateurs le font pour des beurres AOP ou fermiers et ça c’est illégal. »
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Beurre : un guide pour réduire les fraudes
La FNIL et la Coopération laitière espèrent que leur guide permettra lors de la prochaine enquête de la DGCCRF sur le beurre de voir le nombre d'anomalies relevées baisser.