Emploi agroalimentaire : mobilisation attendue en novembre
L’annonce officielle de la semaine de l’emploi agroalimentaire prévue en France du 14 au 18 novembre s’est déroulée mardi 20 septembre en Bretagne. Une opération qui intervient au moment où les tensions autour du recrutement s’amplifient.
L’annonce officielle de la semaine de l’emploi agroalimentaire prévue en France du 14 au 18 novembre s’est déroulée mardi 20 septembre en Bretagne. Une opération qui intervient au moment où les tensions autour du recrutement s’amplifient.
Tous les responsables de l’emploi en Bretagne étaient présents chez le conserveur Hénaff à Pouldreuzic (Finistère), de Pôle Emploi à l’Apecita, en passant par l’Apec, aux côtés des représentants des organisations économiques : Ania pour le national, ABEA pour la Bretagne. C’est dire l’enjeu de cette semaine de l’emploi agroalimentaire organisée pour la seconde fois au plan national après sa naissance en Bretagne et son élargissement au Grand Ouest.
« Le premier secteur industriel français – 528 000 salariés dans 44 470 établissements, à 90 % des TPE-PME –, soit 2,8 % du total des salariés en France (chiffres de 2021, NDLR), a des besoins en main-d’œuvre importants et constants », indique Frédéric Sévignon, directeur de Pôle Emploi Bretagne. Les offres d’emploi agroalimentaires ont progressé en un an (juin 2022) de 18 % en France et de 49 % en Bretagne.
Des offres d’emploi en hausse
Dans cette région, 10 591 postes agroalimentaires ont été ouverts sur la même période, des CDD de 1 à 6 mois dans 45 % des cas. Mais les difficultés de recrutement se font de plus en plus fortes. À l’Apec-Bretagne, son délégué général, Olivier Maurin, explique qu’en 2021, « 7 600 offres ont été déposées et seulement 4 000 satisfaites ». Globalement, un peu plus de six offres sur dix sont difficiles à satisfaire, en particulier « dans les postes de fabrication, conditionnement, maintenance et qualité », précise Marie Kieffer, déléguée générale de l’ABEA et coordinatrice des treize Associations régionales de l’agroalimentaire français (Aria).
« 7 600 offres ont été déposées et seulement 4 000 satisfaites », Olivier Maurin, délégué général de l’Apec-Bretagne
Les raisons de ces difficultés tiennent dans « le triptyque emploi, mobilité, logement », note Loïc Hénaff, président-directeur général de l’entreprise familiale. La Bretagne connaît un taux de chômage assez faible (5,8 %). La mobilité ne pose pas trop de problèmes à 40 % des demandeurs d’emploi (plus 6 points en un an), selon Pôle Emploi Bretagne. Pour le logement, en revanche, c’est parfois difficile pour les entreprises en zones tendues. Pôle Emploi espère que les collectivités locales trouveront des solutions pour loger ces salariés, même provisoirement.
Les demandeurs d’emploi sont aussi plus exigeants, conscients des difficultés des entreprises à recruter. Alors forcément, ils regardent de près les horaires, conditions de travail, niveaux de rémunération, etc. Dans ce contexte, la mobilisation des acteurs de l’emploi devrait donc être totale, en novembre, lors de la nouvelle semaine de l’emploi agroalimentaire (lire encadré). Elle ne résoudra évidemment pas les difficultés d’un coup. Mais elle aura le mérite de mettre la loupe sur un secteur où il est possible « d’évoluer dans sa carrière », relève Annie Jestin, déléguée régionale de l’Apecita.
Des actions à la pelle
Du 14 au 18 novembre 2022, « les 900 agences de Pôle Emploi seront mobilisées partout en France », précise Frédéric Sévignon, directeur régional de Pôle Emploi Bretagne. Les treize Aria françaises prévoient d’organiser nombre de portes ouvertes, « au moins le double des 500 opérations de l’édition précédente », précise Marie Kieffer, et des jobs dating. Les acteurs espèrent un effet d’attractivité massive pour convaincre différents publics de choisir la voie de l’alimentation, y compris les publics les plus éloignés de l’emploi. Dès le 17 octobre, un site Internet dédié (semaine-emploi-agroalimentaire.fr) recensera toutes les offres d’emploi agroalimentaires disponibles sur le territoire national.