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Du tourteau de soja français pour les filières animales

L'usine a une capacité de trituration de 25 000 tonnes de graines de soja par an.
© Bonnie-Clark production

Inauguré ce vendredi 8 septembre, Sojalim va triturer au moins 25 000 tonnes de graines de soja français par an, dont au moins 5 000 tonnes de graines de soja biologique. Le nouvel outil de Vic-en-Bigorre (65) innove également avec le dépélliculage des graines. Il permet, d’une part, d’atteindre 48 % de protéines dans les tourteaux et, d’autre part, de disposer de coques de soja sans OGM, dont l’offre était quasi inexistante en France. « Dès sa conception, nous avons pensé le projet dans un esprit filière », précise le président de Sojalim, Michel Vernet, également dirigeant de Sanders-Euralis créé en 2013 entre le fabricant d’aliments pour animaux Sanders (filiale du groupe Avril) et la coopérative Euralis (semences, collecte).

Un investissement de 3,6 millions d’euros

Dès 2015, se sont mis autour d’une table le groupe Avril (trituration, alimentation animale), Euralis, leur cofiliale Fipso (abattage-transformation de porcs notamment pour Carrefour) et le distributeur Carrefour, soutenus très tôt par la Région Occitanie. Cette dernière a en effet apporté 750 000 euros dans cet investissement de 3,6 millions d’euros.

Le porc du Sud-Ouest comme débouché

L’idée est de fournir des graines 100 % françaises, tracées et non génétiquement modifiées, avant tout pour les filières du Sud-Ouest, et de valoriser cette particularité jusqu’aux consommateurs. C’est le cas dans des filières qui existent déjà comme le porc basque Kintoa ou les filières bios, très en demande de protéines nationales. Ce pourrait être bientôt le cas dans de nouvelles gammes chez le distributeur Carrefour, valorisant non seulement le sans OGM, dont il est fervent défenseur depuis longtemps, mais aussi l’approvisionnement national.

Actuellement, le besoin de la nutrition animale française en soja sans OGM atteint 500 000 tonnes, ce qui correspond à 240 000 hectares de culture. 140 000 hectares ont été ensemencés en 2017, la filière visant 200 000 hectares en 2020 grâce à la sécurisation des débouchés par la transformation. C’est le cas, en Bourgogne, avec Extrusel. C’est désormais également le cas dans le Sud-Ouest, qui concentre plus de 65 % de la production nationale de graines.

L’usine Sojalim, dimensionnée pour 25 000 tonnes de graines, va produire 18 700 tonnes de tourteaux (dont 3 900 t en bio pour le compte des Ets Aurouze), 2 800 tonnes d’huile (dont 560 t en bio) et 800 tonnes de coques de soja. Elle pourrait doubler sa production en installant une seconde ligne. Sanders-Euralis, avec ses deux usines de Vic-en-Bigorre (contre laquelle est adossée Sojalim) et de Lons, constitue naturellement la première valorisation des productions : « nous arrêtons ainsi totalement d’importer du soja non OGM qui représente 40 % de nos utilisations de tourteaux de soja. Nous allons également valoriser les coques, très riches en cellulose digestible », précise Michel Vernet.

La France comptait déjà 134 000 ha de soja en 1988

La culture de soja a connu ses heures de gloire en France, dans les années 1980 avec une pointe à 134 000 hectares de culture en 1988 puis un reflux avec la Pac de 1992. Elle a connu un premier rebond en tout début du XXIe siècle avant de toucher le fond dans les années 2007 et 2008, à 22 000 hectares. Les outils de transformation, notamment par l’extrusion, ont quasiment alors tous fermé faute d’approvisionnements. Le plan de relance porté par la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (Fop) et la réforme de la Pac ont validé un rebond des surfaces (140 000 ha en 2017), sécurisé par l’investissement dans des outils de transformation par la trituration. La structuration de la filière en nutrition animale suit celle de la nutrition humaine.

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