Investissement
Découvrez les six nouveaux projets lauréats de France Relance
Six nouveaux projets agroalimentaires ont été retenus dans le cadre du volet (re)localisation du plan France Relance. À la clé : des investissements industriels, des développements de filières et de nouvelles technologies brevetées.
Six nouveaux projets agroalimentaires ont été retenus dans le cadre du volet (re)localisation du plan France Relance. À la clé : des investissements industriels, des développements de filières et de nouvelles technologies brevetées.
Exinnov, Fruits rouges & Co, Lyophitech, Né d’une seule ferme, Philibert Savours, Vegafruits sont les six nouvelles entreprises agroalimentaires lauréates du volet (re)localisation du plan France Relance. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, ont annoncé le 8 février les trente-quatre nouveaux projets soutenus dans le cadre de l’appel à projet Résilience du volet industrie du plan France Relance présenté en septembre 2020 par le gouvernement. Ces projets totalisent 128 millions d’euros d’aides publiques qui viendront soutenir près de 333 millions d’euros d’investissements industriels. Pour les six entreprises de l’agroalimentaire concernées, le plan va leur apporter le coup d’accélérateur nécessaire à leur projet, dans un contexte économique compliqué par la crise sanitaire.
Des investissements industriels
À Vegafruits, être lauréat du plan de relance va permettre à la coopérative d’agrandir son usine de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle) de 1 300 m2 pour le conditionnement de fruits et doubler sa capacité de production de fruits surgelés. « Les travaux devraient débuter d’ici à fin 2021 pour que l’outil soit opérationnel pour les prochaines campagnes », explique Renaud Noël, responsable commercial de la coopérative. Elle compte relocaliser la production et la transformation de certains fruits aujourd’hui importés, dont les cynorhodons bios, canneberges bios, pêches de vigne et cerises noires. « Ces deux dernières années, nous avons agrandi notre surface de verger de 10 %, toutes espèces confondues », confie-t-il.
La société va également revoir sa gestion du froid pour n’utiliser que des molécules naturelles et limiter son empreinte carbone. Le montant total de l’investissement s’élève à un peu moins de 10 millions d’euros. « Le coup de pouce du plan de relance a été le sauveur pour tous ces projets. Il permet aussi de faire le pas et d’aller vers quelque chose de plus vertueux en matière de production », ajoute le responsable commercial.
Le coup de pouce du plan de relance a été le sauveur pour tous ces projets
À Fruits rouges & Co, on se lance aussi dans des travaux à compter du printemps 2021 pour une fin de chantier début 2022. L’entreprise veut se doter d'outils adaptés pour répondre à une demande en petits fruits français, et structurer cette filière. La société Lyophitech souhaite également créer un site en région lyonnaise et développer son activité de lyophilisation à façon. De son côté, Né d’une seule ferme veut déployer des conteneurs équipés en yaourteries, déplaçables, afin de produire des yaourts directement à la ferme.
Une usine 4.0 pour Philibert Savours
Avec l’aide gouvernementale, l’entreprise Philibert Savours va pouvoir mettre en place une série de projets dont l’investissement est estimé entre 15 et 16 millions d’euros. Ils concernent notamment la construction d’un nouveau site de production. « Le début des travaux est prévu pour le début de l’année 2022, juin 2022 au plus tard, en fonction de la crise sanitaire. Le site se voudra remarquable d’un point de vue sociétal, environnemental, numérique et organisationnel », souligne Pascal Philibert, dirigeant de la société.
Le site se voudra remarquable
Le nouveau site sera dédié à la fermentation, avec toujours en tête le développement de ses filières CRC (culture raisonnée contrôlée) et biologique. Le site actuel, distant de quelques mètres, conservera des productions sans gluten, vegan ou encore sans allergènes. Acteur majeur de la production et de la commercialisation de levains liquides et déshydratés et d’ingrédients pour les professionnels de la boulangerie-viennoiserie, la société réalise un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. Sa production est déjà à 60 % tournée vers les filières CRC et à 15 % vers le bio.
Depuis peu, elle développe en partenariat avec des producteurs locaux du sarrasin. La première récolte en CRC est attendue pour 2021. Tous ces projets permettront aussi à la société de développer ses ventes à l’exportation. Aujourd’hui, 30 % de son chiffre d’affaires est réalisé hors France (20 % en Europe, 10 % dans les pays tiers), elle vise la moitié à l’horizon de cinq ans.
Un brevet technologique pour des solvants verts
Au sein de la jeune entreprise Exinnov, créée en 2009, et reprise en 2018 par la famille Tournay, c’est une nouvelle usine qui s’apprête à voir le jour près de Bordeaux à Saint-Jean-d’Illac (Gironde). « Nous avons repris un bâtiment pour construire une unité d’extraction de végétaux pour faire des solvants verts, des solvants renouvelables faits à partir de résidus de paille ou de tige de maïs par exemple », explique Alain Tournay, directeur général de la société.
Exinnov va également récupérer les molécules intéressantes des carottes des Landes. « Nous avons passé des contrats avec des sociétés qui méthanisent. Il y a des milliers de molécules intéressantes pour nous », confie le directeur général. Un dépôt de brevet est en cours pour cette technologie « complexe », non utilisée en France à l’heure actuelle. Le projet, baptisé Gaïa, nécessite un investissement de 5,8 millions d’euros sur deux ans. L’unité devrait être terminée fin mars 2022 avec une capacité de 2 000 tonnes par an de traitement de matières premières.
Une première vague de lauréats dévoilée en novembre 2020
Trente et un premiers projets lauréats ont été annoncés le 19 novembre 2020 par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie. Ces projets totalisent 680 millions d’euros d’investissements productifs, dont 140 millions d’euros de soutien de l’État. Parmi les industriels de l’agroalimentaire retenus, citons notamment le groupe Lesaffre et son projet de développement de la chondroïtine et de la vanilline, les sociétés Agronutris et Innovafeed pour leur projet respectif de transformation d’insectes, la société B&C Yes et son désir de structurer la filière des protéines végétales ou encore le groupe DS Smith et son projet Pack Sup’ qui vise des emballages biodégradables en moins de six mois, avec une fibre de cellulose recyclable.