Décarbonation : «Nous sommes prêts à partager les bonnes idées avec d'autres d'entreprises agroalimentaires»
Ligeriaa et ses partenaires ont tiré le bilan de Decarbon'Agro, une action qui a mobilisé une dizaine d'entreprises agroalimentaires des Pays de la Loire dans l'élaboration d'une stratégie de décarbonation.
Ligeriaa et ses partenaires ont tiré le bilan de Decarbon'Agro, une action qui a mobilisé une dizaine d'entreprises agroalimentaires des Pays de la Loire dans l'élaboration d'une stratégie de décarbonation.
L'action collective Decarbon'Agro a tenu son événement de clôture le 23 janvier dernier à Saint-Herblain (44). Elle avait été initiée dix-huit mois auparavant par Ligeriaa, l'association des entreprises alimentaires des Pays de la Loire. Ligeriaa s'est appuyé sur Open Lande et ORACE pour les animations du volet collectif, bénéficiant par ailleurs du soutien de l'ADEME, de Bpifrance et de la Région des Pays de la Loire.
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S'adressant en priorité aux entreprises de moins de 500 salariés, Decarbon'Agro avait pour objectif de sensibiliser, inciter et accompagner les acteurs régionaux de la filière dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre et de leur impact carbone, en ayant une approche globale et hiérarchisée (éviter, réduire, remplacer, compenser/régénérer) et en privilégiant les acteurs et actions de proximité pour la compensation. Une dizaine d'entreprises se sont engagées dans cette démarche. Elles ont pu bénéficier d'un prédiagnostic par ORACE et, pour celles qui le souhaitaient, d'un accompagnement individuel de douze jours dans le cadre du Diag Décarbon'Action, dispositif de l'ADEME et Bpifrance conduit en collaboration avec l'association Bilan Carbone. Un programme d'atelier collectifs menés par ORACE et par Open Lande a permis aux entreprises de découvrir la complexité d'une démarche qui ne peut être que globale et partagée au sein de l'entreprise.
Walter Bouvais a co-fondé Open Lande, écosystème d’expérimentations écologiques et sociales. Formations, résidences, incubation... Toutes les personnes qui se retrouvent aux portes de Nantes ont une ambition commune : « réparer la Terre » https://t.co/dkyPs2ZAxV
— Usbek & Rica (@USBEKetRICA) September 2, 2019
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Trois témoignages de bonnes pratiques
Introduisant l'événement avec un exposé sur l'entreprise régénérative, Pascale Guiffant d'Open Lande a insisté sur l'obligation pour les acteurs de «prendre conscience de la transformation culturelle à mener pour conduire une stratégie de neutralité carbone». Trois entreprises ont témoigné sur ce que leur a apporté la participation à Décarbon'Agro. Dirigeant de la charcuterie sarthoise Maison Prunier, Théophile Prunier a estimé qu'une telle action permet à une PME de «conscientiser son impact et le vulgariser au niveau des équipes». «Je cherchais la mutualisation et l'échange» a indiqué Vincent Forestier, responsable R&D de Brioche Pasquier.
Des économies rapides
Alors que sa maison mère Agrial vise la réduction de 35 % de son empreinte carbone d'ici 2035, Jean-François Potier directeur QHSE d'Eurial, la branche lait du groupe coopératif, a expliqué comment la démarche So Eco génère rapidement et sans lourds investissements 10 % d'économies sur la consommation énergétique des sites industriels. Une caméra acoustique a même permis de trouver en deux heures 11 000 € d'économies sur des fuites d'air comprimé ! Après avoir réduit de 15 % ses consommations énergétiques, Maison Prunier avance sur deux chantiers, la réduction de ses emballages et un projet de chaudière biomasse mené avec un industriel voisin. Chez Brioche Pasquier, l'impact carbone réside à 67 % dans les matières premières et les relations avec les fournisseurs sont donc fondamentales. Le boulanger industriel soutient depuis 2018 des projets agroécologiques et il vise d'ici deux ans un approvisionnement de 15 000 tonnes sur une filière blé en agroécologie, qui couvrirait 20 % de ses besoins. Cette action collective, qui donnera lieu à un Livre blanc, pourrait ne pas en rester là. «Nous sommes prêts à partager les bonnes idées avec d'autres d'entreprises de la région», a ainsi conclu Jean-François Potier.