Datura : « un fléau pour les cultures de printemps »
Les Marchés Hebdo : Le datura, dont les graines sont toxiques, est-il en expansion dans le Sud ?
Denis Mousteau : Il progresse malheureusement. C’est un fléau pour les cultures de printemps, le tournesol principalement et le sarrasin. On peut en trouver dans les champs de maïs, parfois de soja. Malgré les techniques de lutte que sont les désherbants, les techniques mécaniques ou l’arrachage manuel. Même quand elles sont efficaces à 98 %, il en reste 2 % qui vont repolluer la parcelle et la culture de printemps suivante. En production biologique, sans désherbage chimique possible, l’arrachage est le plus efficace, mais c’est décourageant quand il y en a vraiment beaucoup. Il arrive que l’on doive retourner la parcelle. C’est un gros souci pour nos débouchés.
LMH : Comment de la farine de sarrasin peut-elle se trouver contaminée ?
D. M. : Au-delà de la difficulté à trier les graines, le datura sécrète un jus au battage. Ce jus contamine la graine récoltée en alcaloïdes, ce qui la rend impropre à la consommation. Les équipes techniques de Val de Gascogne passent dans les parcelles avant la moisson de sarrasin biologique ou conventionnel. Nous sommes très vigilants au stockage en silos. Nous contrôlons la présence d’alcaloïdes et nos clients aussi. Je pense que l’exigence des clients va se durcir, y compris en tournesol.