Comment la truite fumée s’est imposée sur le marché français ?
La truite fumée bénéficie de l’origine France et d’un prix plus compétitif contrairement à son concurrent le saumon fumé.
La truite fumée bénéficie de l’origine France et d’un prix plus compétitif contrairement à son concurrent le saumon fumé.
La truite fumée a gagné en popularité ces dernières années chez les Français. Nombreux sont ceux qui privilégient la production nationale. « 100 % du saumon vient de l’étranger même s’il est parfois fumé en France. Pour la truite, le poids de l’importation est moindre. Près de 60 % des volumes de truite fumée vendus en France sont issus de poissons élevés sur le territoire national. Les consommateurs sensibles à l’origine France se tournent donc naturellement vers la truite fumée française plutôt que vers le saumon fumé », explique Xavier Boutillot, directeur commercial et marketing du groupe Aqualande, lors d’une interview accordée aux Marchés.
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La truite fumée un produit festif
La truite fumée ne s’est pas seulement imposée sur le marché français comme un produit du quotidien. Elle est aussi de plus en plus consommée comme produit festif. « Le saumon garde une image un peu plus prestigieuse, traditionnelle à l’occasion des fêtes, les Français ont plus tendance à mettre du saumon fumé sur la table. La truite est plus un poisson de tous les jours. Cependant, les fêtes de fin d’année restent un moment fort pour les truites fumées, notamment ceux qui veulent manger français », indique le directeur commercial et marketing.
Un prix plus attractif pour la truite fumée
Si la truite fumée a trouvé sa place sur le marché des poissons fumés c’est aussi grâce à son prix plus attractif. « A qualité équivalente, il y a un écart de prix entre 10 et 15 % entre les deux produits, à la faveur de la truite », estime Xavier Boutillot. « Le saumon fumé dominait le marché depuis les années 80. Il y a dix ans, à l’achat, c’était un paquet de truite pour dix de saumon. En 2024, c’est un paquet de truite pour deux de saumon avec un avantage prix pour la truite en période d’inflation », ajoute notre interlocuteur.
La truite fumée n’a pas échappé à l’inflation
Bien que plus intéressante financièrement, la truite fumée a aussi été frappée par l’inflation. « L’inflation nous a fait perdre certains profils de consommateurs, notamment ceux avec un budget limité, mais on a récupéré ceux qui se sont détournés du saumon fumé pour faire le choix d’un poisson élevé en France », constate Xavier Boutillot. Les prix restent à des niveaux élevés à l’approche des fêtes de fin d’année. « Nous ne sommes pas revenus à des niveaux d’avant crise. Cependant, ils sont légèrement en baisse. Ils ont baissé de 8 % pour notre marque Ovive depuis le début de l’année », illustre le directeur commercial et marketing. Il ne semble pas pour autant inquiet à moins d’un mois de Noël. « La saison festive 2024 s’annonce plutôt bien selon les panels et les sorties ventes magasins. La fin d’année s’annonce très positive », se réjouit Xavier Boutillot.
Une qualité mieux perçue par le consommateur
« Il y a 20 ans, la qualité de la truite fumée pouvait être perçue comme inférieure à celle du saumon fumé. Aujourd’hui, elle fait jeu égal avec son cousin, grâce à l’amélioration des conditions d’élevage et du process de fabrication », explique Xavier Boutillot. Autre avantage pour ce produit qui gagne en popularité. « Une truite d’élevage est deux fois moins grasse qu’un saumon d’élevage. Une tranche de truite contient environ 7 % de gras, contre 14 % pour une tranche de saumon d’élevage ».