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Salon du Made in France : les 3 astuces des entreprises agroalimentaires pour rester compétitives

Le salon du  Made in France (ou MIF Expo) s’est refermé dimanche 12 novembre 2023 avec une fréquentation de plus de 100 000 visiteurs. Les entreprises présentes ont dû à la fois faire face aux attentes des consommateurs mais aussi à l’inflation galopante. Comment lutter ? « Les Marchés » a interrogé les entreprises.

Le sacro-saint « Made in France » fait-il toujours recette auprès des consommateurs ? Oui, si on considère les bons chiffres de cette édition du MIF Expo 2023 : plus de 1000 exposants et un peu plus de 100 000 visiteurs en quatre jours, soit un nouveau record de fréquentation.  Une bonne nouvelle pour les entrepreneurs du Made in France, sous surveillance entre défense des produits locaux, annonces de relocalisations (comme pour l’industrie pharmaceutique) , mais aussi cette inflation qui a déjà fortement impacté les produits bio. 

Du coup, comment ces exposants dont les stands n’ont pas désempli pendant quatre jours ont-ils su faire face ? 

Lire aussi : Malgré l'inflation, davantage de consommateurs se soucient de l'environnement

Travailler sur les volumes

Au stand de Lustucru, dont le site de production est situé à Chiry-Ourscamp dans l’Oise, Clémentine Aujay, responsable marketing et communication reconnaît que l’entreprise souffre depuis septembre 2021 de la flambée du blé dur, des œufs, et de la crise énergétique. « Du coup, nous nous sommes recentrés sur des productions plus longues avec moins de process ce qui nous a permis de limiter les répercussions sur les prix. Même quand on achète français, il faut que le prix reste attractif pour les consommateurs. »

Chez La Chips française, on a été impacté par la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’huile et la baisse des rendements des pommes de terre. « On s’est donc recentré sur d’autres variétés qui se conservent plus longtemps et qui tiennent bien à la cuisson », précise Augustin Lemoine, commercial.

Quant à Christophe Kouch, créateur et producteurs de pâtes à tartiner 100% françaises, installé à Nice, il a lui aussi joué sur les volumes. « Pour absorber l’inflation, j’ai acheté noisettes et amandes en grandes quantités pour avoir un prix d’achat compétitif. » Un enjeu important pour cet entrepreneur qui s’est installé en pleine crise énergétique, en septembre 2022.

Lire aussi : Face à l’inflation, les consommateurs arbitrent

Jouer collectif ou en haut de tableau

Raphaël Dupuy, gérant de Loc’in Boc, participe à son premier MIF Expo. Installé sur son stand de 2 mètres carrés pour lesquels il a payé 600 euros, il met à l’honneur la gastronomie du Sud-Ouest avec des plats cuisinés locaux présentés sous forme de bocaux de verre. Pour le coup, c’est le collectif qui a primé : « Mes fournisseurs, les producteurs locaux, n’ont pas augmenté leurs prix et pour les bocaux, j’ai pu compter sur l’aide du laboratoire agroalimentaire d’un lycée professionnel qui m’a revendu des bocaux en verre sans faire de plus-value. »

Chez le producteur parisien La Mie Bière, on joue également la carte locale. « Pour faire face à la hausse des prix des céréales, on a décidé de produire nos bières à base de chutes de pain récupérées chez les artisans boulangers. », confie Camille Lugol, la fondatrice. Une nouvelle version du pain perdu locale et économique.

Hasna Zeroual, créatrice et gérante de la maison Granola qui propose des céréales pour petits-déjeuners bio, a vu son entreprise impactée par la hausse des prix des matières premières mais elle a un atout. « Mes produits sont haut-de-gamme et je travaille en grande partie avec des hôtels. Du coup, je peux laisser mes prix grand public accessibles. »

La crise, quelle crise ?

Certains exposants ont eu la chance de ne pas être impactés comme Ocean Kiss 100% végétal qui propose un substitut au saumon fumé avec des algues. Une innovation qui dès le premier jour du salon a séduit plus de 500 personnes. « Nous travaillons un produit qui est beaucoup moins cher que le saumon, donc niveau matière première, nous n'avons pas eu de soucis de prix », précise Thomas Poylo, chef des ventes. 

Quant à Mathias Milin, artisan fabricant de gâteaux bretons qui faisait son premier MIF Expo, l’inflation faisait partie de la prise de risque. « Mon entreprise, Unptitbreton, a été créée en septembre 2023 dans un contexte où tous les ingrédients que j’utilise flambaient : œufs, sucre, farine et beurre. J’ai dû adapter mes prix mais il fallait quand même se lancer pour valider l’essai. »

Le salon s’est refermé avec la conviction que le Made in France a su trouver les armes pour résister et rester compétitif. Et au vu des ventes réalisées par certains exposants sur leurs stands, les Français ont toujours l’amour du savoir-faire de leur pays

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