Chevreau : c’est l’heure ou jamais
Le marché du chevreau reste très saisonnier, avec un pic d’activité à Pâques. Il n’en reste pas moins limité et s’annonce moins approvisionné pour les prochains mois.
Bien que limitée, la consommation de viande de chevreau à Pâques reste une tradition dans certains foyers, d’où ce sursaut ponctuel du commerce comme des prix. En 2016, selon Agreste, la consommation apparente est d’ailleurs demeurée stable (+0,1 % en un an), à 5 110 tonnes équivalent carcasse (téc). Une demande qui laisse la France largement autosuffisante, sa production atteignant 6 880 téc (+2,6 %). Un déséquilibre en partie atténué par la hausse des exportations (+6,6 % à 2 530 téc) et le repli des importations (-1,4 % à 920 téc). L’après Pâques s’annonce sans surprise : chute de la demande comme des prix. Ces derniers pourraient toutefois s’installer à des niveaux supérieurs à ceux des années précédentes, l’offre se profilant moins étoffée.
La décapitalisation se poursuit
La production française est attendue en baisse de 1 % cette année, à 764 000 têtes, selon Agreste, conséquence de la décapitalisation du cheptel. À un peu plus de 1 million de têtes, les effectifs de femelles ont reculé de près de 28 000 têtes l’an dernier, note l’Institut de l’élevage (Idele). Une baisse qui touche autant les chèvres que les chevrettes, ce qui ne laisse pas présager une reprise des naissances de chevreaux. En cause, pour l’Idele, d’importants arrêts de production du fait de la pyramide des âges et un faible taux d’installation, malgré l’amélioration de la situation économique des livreurs de lait. De quoi inciter certaines entreprises à lancer « des plans ambitieux d’aides à l’installation pour les prochaines années », pouvant se traduire à terme par un retour de l’offre de chevreaux.