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Grossiste
Cheville 35 : « ce jeudi matin, les ventes se sont fortement ralenties »

Grossiste en viandes, Christophe Hardy a perdu une partie de son activité. Il continue de fournir les détaillants grâce à une organisation et avec l'appoint de prestataires en transport.

Christophe Hardy, dirigeant de Cheville 35 et SocoDN. © DR
Christophe Hardy, dirigeant de Cheville 35 et SocoDN.
© DR

Les Marchés Hebdo : À quelles variations de demande fait face votre entreprise ?

Christophe Hardy : J’ai deux sociétés : SocoDN en Normandie, orientée restauration, collectivités, traiteur, et Cheville 35 en Bretagne, essentiellement pour la GMS et les bouchers. Du jour au lendemain, dès la fermeture des restaurants et des collectivités, SocoDN a perdu 70 % de son chiffre d’affaires, les 30 % restants étant en boucheries-charcuteries. Il y a eu une forte demande pour Cheville 35. Mais ce jeudi matin (le 19 mars, ndlr), les ventes se sont fortement ralenties.

Les gros outils de transformation de viande ont du mal à fournir les volumes. On dit qu’ils ont 30 % d’absentéisme. Pour toutes les espèces y compris les volailles, ils ont dû augmenter les abattages avec moins de personnel. En début de semaine, on a répondu à 80 % à la demande de nos clients. La crainte des salariés est légitime. Je considère que la santé passe avant l’économie.

LMH : De quels moyens logistiques disposez-vous pour livrer vos clients ?

C. H. : Pour SocoDN, nous avons une flotte en propre. Cinq véhicules de livraison sur dix roulent, conduits par cinq chauffeurs sur nos douze. Pour Cheville 35, nous utilisons cinq camions en flotte propre et faisons appel aux transporteurs Stef et STG. Ce matin, un des cinq chauffeurs était absent, et j’ai remplacé notre camion par un prestataire. Stef et STG n’ont aucune peine à répondre, ils ont perdu les marchés des cuisines centrales, collectivités, restaurants…

On prend la température de chacun à l’arrivée sur les sites

LMH : Où en sont vos équipes ?

C. H. : On n’a pas trop de soucis jusqu’à maintenant. Certains sont au chômage partiel, mais d’autres sont revenus de récupération ou de congé. Mes deux entreprises font de la découpe et du conditionnement. Il y a dix-huit salariés à Cheville 35 en temps normal. Tous les gestes barrières sont en place ; les EPI habituels sont portés. On prend la température de chacun à l’arrivée sur les sites. Les chauffeurs ont tous du gel hydroalcoolique dans leur camion. On leur demande de ne rien toucher, au besoin d’attendre à la porte du frigo. Nous avons pu mettre des salariés au chômage partiel avant d’avoir reçu notre identifiant, le service de déclaration est submergé, mais il autorise jusqu’à 30 jours pour déclarer la liste des salariés.

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