Café : pourquoi la forte demande fragilise les producteurs
La demande mondiale de café est en hausse mais l’offre s’amoindrit, nous explique la fondation Max Havelaar
La demande mondiale de café est en hausse mais l’offre s’amoindrit, nous explique la fondation Max Havelaar
La demande mondiale de café est croissante. A la campagne 2023/2024, l’UDSA s’attend à un record de consommation à 169,5 millions de sacs (60 kg) pour une production de 171,5 millions de sacs. L'Union européenne resterait de loin le premier importateur de café, toutes variétés confondues avec un total de 47 000 sacs.
Le potentiel de production de café menacé
Toutefois, à l’amont de la filière, les producteurs, qui pratiquent majoritairement une agriculture familiale, sont comme les producteurs de cacao, entrés dans une logique productiviste. Cette pratique favorise l’appauvrissement des terres et les changements climatiques. « Les producteurs ne touchent qu’entre 6 et 10% des recettes totales. Il est difficile pour eux d’adopter des pratiques durables », a expliqué Jules Montané, chargé de relations média et de plaidoyer à Max Havelaar, à l’occasion d’une table ronde au salon de l’agriculture. Résultat, « d’ici 2050, 50% des terres propices à la filière ne le seront plus », a ajouté le chargé de relations média. Et une baisse de l’offre face à une demande galopante conduirait inévitablement à une hausse des prix sur le marché.
La loi contre la déforestation importée jugée contraignante pour les producteurs
“Près de 420 millions hectares de forêts ( ?) ont disparu à cause de la déforestation”, a estimé Laure d’Astrong, directrice générale alliance pour la préservation des forêts. Pourtant, la loi contre la déforestation importée mise en place par l’UE pour remédier à ces pratiques néfastes est vue comme “extrêmement contraignante”, selon Jean-Pierre Blanc. “On ne sait pas qui va payer. Les trois quarts des producteurs ne pourront pas répondre à la réglementation. Ils sont mis en difficulté”, a ajouté le directeur général de Malongo.