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Charcuterie
Brocéliande accélère sur le haut de gamme

La coopérative bretonne Cooperl innove tous azimuts pour doper la croissance de son vaisseau amiral en charcuterie, Brocéliande. Objectif : monter en gamme tout en verdissant ses pratiques.

Brocéliande développe une gamme de charcuterie issue de porcs nourris avec des céréales cultivées sans pesticides. © Franck Jourdain
Brocéliande développe une gamme de charcuterie issue de porcs nourris avec des céréales cultivées sans pesticides.
© Franck Jourdain

Fort de 2 950 éleveurs adhérents pour 5,7 millions de porcs produits à l’année, Cooperl monte en gamme. C’est particulièrement vrai en charcuterie avec sa marque Brocéliande qui pèse la moitié de la branche salaisons du groupe – 800 millions d’euros avec des marques comme Madrange, Paul Prédault, Montagne noire notamment, 2 350 salariés. Ses dirigeants ont fait le point sur cette montée en gamme lors d’une visioconférence, mercredi 19 mai. « Face aux marques Herta et Fleury Michon, Brocéliande est un challenger qui se doit d’être innovant », résume Thierry du Teilleul, directeur marketing groupe Cooperl.

Brocéliande est un challenger qui se doit d’être innovant

L’importante actualité de la marque est la démarche d’agriculture alternative. À savoir, le développement d’une gamme de produits de charcuterie issue de porcs nourris avec des céréales cultivées sans pesticides et garantie sans nitrites (deux références). Fabriquant 1,3 million de tonnes d’aliments par an, le groupe a élaboré une gamme d’aliments spécifiques. Par tout un dispositif de primes, Cooperl a convaincu à ce jour 100 éleveurs de cultiver 800 hectares de céréales sans pesticides, soit l’équivalent de 300 à 400 porcs par semaine. C’est infime dans la production hebdomadaire du groupe – 100 000 porcs par semaine dans trois abattoirs –, mais c’est une démarche d’avenir, car elle combine deux attentes : l’environnement (sans pesticides) et la santé (sans nitrites).

10 000 hectares de céréales cultivées sans pesticides en 2025

À 2025, le groupe table sur 10 000 hectares de céréales cultivées sans pesticides pour disposer de 6 000 porcs par semaine. Cooperl s’engage parallèlement dans la certification environnementale, Charte Environnement Cooperl, et le référentiel de Haute Valeur environnementale (HVE), avec pour objectif de réaliser la moitié de sa collecte de céréales sous ces référentiels d’ici à quatre ans. Cooperl fait donc le choix de l’agriculture durable en mettant à profit sa maîtrise de l’amont à l’aval, lui qui produit, nourrit, abat et transforme ses cochons. Une carte maîtresse pour la coopérative face aux grands acteurs du porc en France.

Il n’a pas agi autrement en 2013 en engageant ses producteurs vers l’arrêt de la castration (85 % de sa production aujourd’hui). Cooperl a convaincu une partie de ses producteurs de stopper les antibiotiques sur les animaux à partir de 2014 ; un mâle entier développant moins de pathologies en élevage. Puis a lancé dans la foulée une nouvelle gamme de salaisons Brocéliande, les « bien élevés » sans antibiotiques après sevrage, puis dès la naissance à partir de 2018 – vingt-deux références aujourd’hui, avec une croissance de 30 % au rayon libre-service prévue cette année.

Brocéliande dispose également d’une offre bio. Cependant, l’avenir de Brocéliande ne sera pas 100 % haut de gamme. « Le "premium" se développe sur le marché, mais le cœur de marché (porc standard, NDLR) demeure et l’offre premier prix se renforce », précise Adrien Galivel, de l’équipe développement de Brocéliande.

Le bien-être animal en marche

Dans l’équipe R&D de Cooperl (60 personnes), cinq personnes se consacrent spécifiquement au bien-être animal et une sixième devrait prochainement les rejoindre en tant qu’éthologue, spécialiste du comportement des animaux. La castration n’étant plus un sujet, le groupe regarde comment progresser dans la caudectomie (coupe des queues) ou l’épointage des dents que 37 % des éleveurs Cooperl ne pratiquent plus. La coopérative propose également des bâtiments « nouvelle génération » (moindre densité, plus de lumière, etc.). Le développement de ce parc, forcément plus coûteux que les bâtiments classiques, nécessite une meilleure valorisation sur le marché. Les cases de maternité-liberté, quant à elles, progressent : un projet de réfection sur deux adopte ce type d’équipements.

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