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Brexit : les sénateurs montent au créneau pour les pêcheurs français

Dans un rapport rendu public le 15 décembre, les sénateurs estiment qu'il existe un risque d'exclusion "graduelle" des pêcheurs français des eaux britanniques. Ils appellent le gouvernement à poursuivre les négociations.

En moyenne, 40% des captures françaises sont effectuées dans la ZEE anglaise.
© Assemblée nationale

" Les Sénateurs refusent de laisser les britanniques faire de nos pêcheurs les victimes collatérales du Brexit", est-il écrit dans un rapport rendu public le 15 décembre.

Ce rapport met en garde contre un risque d'exclusion "graduelle" des pêcheurs français des eaux britanniques" et appelle le gouvernement à poursuivre les négociations dans le dossier des licences de pêche.

" 20 % des licences de pêche demandées par la France pour la bande côtière des 6-12 milles de la Grande-Bretagne, de Jersey et de Guernesey, n’ont pas été octroyées par les Britanniques, 74 de nos pêcheurs n’ayant toujours pas obtenu satisfaction", précise les sénateurs dans leur rapport.

Pour Alain Cadec, rapporteur, "l’enjeu n’est pas d’augmenter notre effort de pêche, mais simplement de le stabiliser. La Commission européenne ne semble pas mécontente de la baisse de l’effort de pêche au nom de la préservation de la ressource, qui est pourtant gérée plus durablement aujourd’hui qu’il y a vingt ans. Ne semblant tenir aucun compte de la passe difficile traversée par les pêcheurs – Covid-19, Brexit –, la Commission a d’ailleurs proposé une nouvelle baisse des totaux admissibles de capture (TAC) dans les eaux communautaires, avec par exemple -36 % sur la sole dans le golfe de Gascogne. Alors que deux tiers des produits de la mer dans nos assiettes sont déjà issus de l’importation, que notre flotte a déjà été considérablement réduite ces dernières années, et que les Chinois sillonnent les mers avec leurs bateaux-usines, il faut à mon sens éviter le spectre de la "durabilité dans un seul pays"".

Les négociations se poursuivent

Alors que la France bataille depuis près d'un an pour obtenir des licences autorisant ses pêcheurs à travailler dans les eaux britanniques, ce rapport fustige "la mauvaise foi de Londres", mais aussi la "passivité" de la Commission européenne et la difficulté de Paris à défendre cette filière qui représente un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros et environ 100 000 emplois.

Les négociations se poursuivaient cette semaine sous l'égide de la Commission européenne, Paris ayant accepté, après quelques récentes avancées, de poursuivre le dialogue avant d'engager une éventuelle procédure de contentieux contre Londres.

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