Baisse chronique de la production
Alors que les ventes de lapin sont jugées décevantes par les opérateurs, la production confirme sa tendance baissière dans un contexte difficile.
Si les opérateurs ont jugé leurs ventes maussades en janvier, février semble avoir corrigé le tir, grâce à davantage de mises en avant. Mars s’annonce plus calme que les années précédentes. La filière doit faire face à un contexte difficile en amont comme en aval. La consommation perd du terrain chaque année. Selon FranceAgriMer-Kantar Worldpanel, les achats des ménages ont ainsi reculé de 2,8 % en 2016 comparés à 2015. Un repli qui se traduit sur la production : les abattages de lapins ont reculé de 5,5 % en 2016, à 40 996 téc, selon l’Itavi. Une tendance qui pourrait se poursuivre cette année puisque les inséminations de lapines des cinq premières semaines de 2017 affichent une baisse de 4,3 % par rapport à la même période de 2016.
Difficultés financières en amont
L’amont de la filière est confronté au virus VHD, très mortel et très contagieux, qui décime de nombreux élevages depuis l’été dernier. Un vaccin existe, mais il est trop onéreux pour être employé systématiquement. Alors que les éleveurs rencontrent des problèmes de trésorerie depuis quelques années, il leur est parfois difficile de se remettre d’un tel épisode sanitaire. Et ceux qui prennent leur retraite ne sont pas toujours remplacés. En parallèle, l’Europe s’intéresse au bien-être animal des lapins. Un texte préliminaire à l’adoption de normes contraignantes devait être examiné cette semaine à Strasbourg. À terme, il s’agirait de remplacer les cages par des parcs ou enclos. Des investissements importants qu’une partie de la filière pourrait ne pas avoir les moyens de réaliser.