Argentine : un géant laitier en crise
L’Argentine fait partie du top 5 des exportateurs mondiaux de produits laitiers ; mais la filière laitière doit y faire face à la chute de la production et à une consommation plombée par une inflation à 3 chiffres.
L’Argentine fait partie du top 5 des exportateurs mondiaux de produits laitiers ; mais la filière laitière doit y faire face à la chute de la production et à une consommation plombée par une inflation à 3 chiffres.
L’Argentine a collecté 11,7 millions de tonnes de lait de vache en 2023, mais pourrait bien n’en produire que 10,8 millions de tonnes cette année, calcule l’USDA, soit un repli de 7,4 %. Parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de produits laitiers, la collecte de l’Argentine dépasse celle de l’Australie mais est inférieure à celle de la Nouvelle-Zélande.
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Pourquoi la production de lait chute en Argentine
La production de lait baisse pour la troisième année consécutive en Argentine. Sur le premier semestre 2024, la collecte laitière a chuté de 13 % sur un an. Mais cette baisse brutale a soutenu les prix du lait ce qui devrait limiter le repli au second semestre. En cause, notamment, une hausse des coûts de production qui plombe les exploitations agricoles, la baisse des cheptels et un manque de fourrages.
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Une compétitivité renforcée sur le marché mondial
La dévaluation du peso argentin entraîne une amélioration de la compétitivité des prix des prix des produits laitiers exportés par l’Argentine. Les volumes d'exportation de produits laitiers ont augmenté de 10% au cours des 5 premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023. Notamment, les exportations de fromage devraient passer de 85 000 tonnes en 2023 à 100 000 tonnes en 2024, explique ainsi l’USDA.
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Une consommation intérieure en berne
C’est aussi le manque de demande intérieure qui accroît le disponible pour l’export. En effet, la situation économique du pays est compliquée et de nombreuses familles ne peuvent plus se permettre de consommer régulièrement des produits laitiers. D’autant que l’inflation sur ces produits y avoisine les 300 %. Pour les industriels, c’est l’heure des choix, avec une orientation sur un marché intérieur très sensible au prix ou, au contraire, s’installer sur un marché export plus rémunérateur.