Alliance Porci d’oc investit 4,5 M€ en 2017
La coopérative Alliance Porci d’oc et ses filiales en aval s’inscrivent dans une stratégie de développement raisonné. Objectif du groupe : rester compétitif tout en valorisant au mieux la production régionale.
Avec +2 à 3 % par an en volume, Alliance Porci d’oc « ne cherche pas la croissance pour la croissance ». « On est sur une stratégie de développement permanent, mais toujours de façon raisonnée. On adapte notre capacité de développement en fonction des marchés que l’on vise. Notre souci permanent, c’est de construire sans dégrader notre savoir-faire », indique Serge Clamagirand, le directeur général. En 2016, les deux principales filiales de l’aval du groupe coopératif, Société Porc Montagne à Rodez (12) et Roussaly à Lacaune (81), ont écoulé en moyenne 10 500 à 11 000 porcs par semaine, soit près de 540 000 porcs. Leur credo : valoriser la production régionale via des démarches qualité (dénomination montagne, jambon de Bayonne…) et l’exploitation de niches commerciales (marque Porc de l’Aveyron par exemple). La filière connaît et cultive ses points forts : une majorité d’exploitations familiales de type naisseur-engraisseur qui fabriquent pour beaucoup leurs aliments à la ferme ; des échanges entre amont et aval et un marché essentiellement régional. « On sait qu’on ne produira jamais 30 000 ou 40 000 porcs par semaine. On essaie donc à la fois de s’inscrire dans une démarche industrielle, tout en ayant de la souplesse pour nous adapter et proposer un service de proximité. Notre stratégie, c’est d’avoir des spécificités tout en étant compétitif et dynamique », poursuit le directeur.
Modernisation des ateliers de découpe
En 2015-2017, le groupe a mis en place un important plan d’investissement. « On investit sans cesse, mais tous les trois-quatre ans, nous avons des programmes plus ambitieux pour nous moderniser et pour continuer à améliorer les conditions de travail des salariés », précise le directeur. Ainsi, en 2016, le groupe a investi 5 millions d’euros en extension des locaux et en modernisation, dont 2,3 millions sur Société Porc Montagne. En 2017, il prévoit de moderniser les ateliers de découpe de ses deux filiales d’abattage pour 3 à 3,5 millions d’euros, sur un programme total d’investissement de 4,5 millions d’euros. « Il ne faut pas s’endormir, considère Serge Clamagirand, en 2016, on a assisté à une baisse de la consommation liée à l’évolution des modes d’alimentation. Pour contrecarrer, il faut donc être novateur. On a la chance en France d’avoir une très grande diversité de produits de terroir. Chacun dans sa zone, il faut essayer d’innover en affichant deux caractéristiques : l’amélioration qualitative et la présentation des produits. Ce n’est pas facile. »
Ainsi, dernièrement, le groupe a modernisé l’étiquetage de certaines de ses gammes en charcuterie et a lancé un nouvel emballage macroperforé pour ses saucisses et ses saucissons secs « qui laisse respirer le produit ». Dynamique, le groupe l’est aussi à l’export, mais là encore sans démesure. « En ce moment, on a développé un important courant d’affaires avec l’Asie du Sud-Est. Mais tout en servant ces marchés rémunérateurs à l’export, notre objectif est de trouver un équilibre pour ne pas abandonner notre fonds de commerce habituel », explique Serge Clamagirand.
Le groupe coopératif en bref
Créé en 1993 et installé à Rodez en Aveyron, le groupe coopératif Alliance Porci d’oc exerce tous les métiers de la filière porcine depuis l’élevage jusqu’à la mise en marché en passant par l’appui technique et administratif aux 186 adhérents. La coopérative qui s’est dotée de deux outils d’abattage et de découpe, Société Porc Montagne à Rodez et Roussaly à Lacaune, chapeaute également une plateforme de distribution à Montpellier (Aveyron Porc) et un transformateur à Villeneuve-d’Aveyron (charcuterie Cance). Alliance Porci d’oc commercialise en moyenne 1 000 tonnes de produits chaque semaine dans un marché régional (au sud de la ligne Bordeaux-Lyon) et à l’exportation. En 2016, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros.