Aller au contenu principal

Viande
Agneau : quelle stratégie irlandaise après le Brexit ?

Le Royaume-Uni est le deuxième client de l’Irlande pour la viande ovine, derrière la France. Le Brexit est venu chambouler une relation commerciale solide.

La production irlandaise a reculé début 2021. © Tel: 06 07 33 72 57
La production irlandaise a reculé début 2021.
© Tel: 06 07 33 72 57

Les liens entre la République d’Irlande et son turbulent voisin, le Royaume-Uni, sont importants, y compris dans le secteur de la viande ovine. Les deux pays sont proches, plusieurs grandes entreprises sont implantées dans les deux pays et « les consommateurs britanniques sont très habitués à la viande ovine irlandaise, ils lui font autant confiance qu’à la viande locale », explique Cassandre Matras, cheffe de projets ovins de l’Institut de l’élevage, lors du webinaire Grand Angle Ovin. Les échanges d’animaux vivants sont aussi importants puisque l’Irlande est le premier acheteur d’agneaux vifs britanniques : des agneaux de l’Irlande du Nord sont abattus dans la République d’Irlande.

Diversifier ses débouchés

Les exportations de viande ovine irlandaise progressent depuis dix ans, elles ont augmenté de 65 % entre 2010 et 2020. La France est le premier client de la République d’Irlande, suit le Royaume-Uni. Mais depuis quelques années, l’Irlande développe ses envois vers de nouvelles destinations, européennes ou non. « L’Irlande a la volonté de maintenir ses échanges avec le Royaume-Uni, mais si celui-ci conclut des accords avec d’autres pays, c’est un risque pour la République, qui s’appuie donc davantage sur ses marchés préexistants dans l’UE et cherche à en développer de nouveaux », explique Cassandre Matras. Parmi les marchés prometteurs ainsi identifiés : la Suède, les États-Unis et la Chine. La part du Royaume-Uni dans les exportations irlandaises recule donc, elle est passée de 25 % en 2019 à 21 % en 2020.

Des perturbations encore à venir

Début 2021, l’Irlande n’a pas échappé aux perturbations liées au Brexit. Le commerce était déjà difficile depuis le référendum, à chaque date de possible sortie de l’UE, les opérateurs irlandais exportaient de gros stocks chez leur voisin par précaution. C’était encore le cas en décembre, d’où une baisse des envois en début d’année. De plus, les disponibilités irlandaises sont pour l’heure assez limitées. «​La production irlandaise est en baisse malgré un cheptel en hausse, car les éleveurs ont été très prudents, craignant une sortie sans accord et une rupture de leurs débouchés », décrypte Cassandre Matras.

Selon le dernier recensement publié par l’office irlandais de la statistique, le cheptel ovin comptait 3,9 millions d’animaux fin 2020, soit 1 % de plus qu’un an plus tôt. Le nombre de brebis progressait de 2 %, quelle que soit la catégorie d’âge considérée.

Mais tout laisse à penser que les disponibilités vont aller en s’étoffant, car les prix de l’agneau sont rémunérateurs et que la filière irlandaise est dynamique et a su recruter des nouveaux éleveurs, plus jeunes. Néanmoins, l’horizon reste assez peu lisible. Le Royaume-Uni devrait probablement commencer à signer des nouveaux accords commerciaux, notamment avec la Nouvelle-Zélande. Si celle-ci obtient un contingent à droits nuls élevés pour exporter sa viande ovine vers le Royaume-Uni, la concurrence pourrait être rude. Et pour la viande irlandaise, même sans droits de douane, il y a désormais des frais supplémentaires liés à la sortie de l’Union européenne.

Les plus lus

broutards charolais dans un pré
Prix des bovins : l’année 2024 finit sur un record historique

En cette fin d’année, les prix de plusieurs catégories de gros bovins battent des records historiques.

Comparaison des prix des vaches lait O en France et en Irlande, graphique
Vaches laitières : les prix irlandais dépassent les cours français

En Irlande, les prix des vaches laitières ont commencé à grimper cet automne tandis que les cotations françaises reculaient,…

poule pondeuse en élevage
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 13 décembre 2024

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

bateau porte-conteneur dans le port du Havre
Accord Mercosur : « c'est pire que ce que l'on pensait », s'alarme Mathilde Dupré de l’Institut Veblen

Le texte de l’accord signé par Ursula von der Leyen avec les pays du Mercosur est publié sur le site de la Commission…

une courbe descendante sur fond de silhouettes de vaches
Combien la France a-t-elle perdu de vaches en 2024 ?

Le cheptel de vaches a continué de reculer en 2024. Les maladies animales (FCO et MHE) ont donné un coup d’accélérateur à la…

abattoirs du porc
Porc : « Les abattoirs français résistent pour le moment mieux que ceux en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas »

Les abattoirs de porc et de viande en général ne parviennent pas toujours à faire face à la conjoncture économique. Plusieurs…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio