Accord UE-Mexique : « c’est choquant, c’est de la provocation »
Les Marchés Hebdo : Comment la filière viande bovine a-t-elle réagi à l’annonce de la signature le 28 avril 2020 de l’accord de libre-échange entre le Mexique et l’Union européenne ?
Dominique Langlois : C’est honteux que le commissaire européen se réjouisse de la signature de cet accord qui prévoit l’arrivée de 20 000 tonnes de viande bovine mexicaine sur le marché européen par an, soit plus ou moins 2 000 tonnes en France. C’est choquant, c’est de la provocation. La filière essuie un nouveau coup dur alors que la période est déjà difficile. Au vu du contexte, il n’était pas urgent de conclure un tel accord, il y a certainement d’autres priorités pour les commissaires agricoles… Importer en France de la viande bovine issue des feedlots, où antibiotiques et farines animales sont utilisés, va à l’encontre du discours pour la souveraineté alimentaire et de la montée en gamme.
LMH : Où en sont les discussions du Mercosur et des accords avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande ?
D. L. : Aucune information ne filtre, nous sommes au courant lorsque ces accords sont signés. L’avancée de ces négociations devrait être transparente et quadrillée. Il faut que la viande bovine soit une exception pour ce type d’accord et classée en produits sensibles, car elle ne représente qu’une toute petite partie des accords, avec des conséquences dramatiques pour la filière.