Accord UE-Mercosur : Franck Riester ne rassure pas la filière viande bovine
La France « ne signera pas en l’état » l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, a affirmé jeudi 4 février le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, à l’issue d’une réunion du comité de suivi de la politique commerciale. Une réunion qui intervenait quelques jours après la publication par Mediapart d’un document prouvant que le gouvernement français planche sur les conditions d’une levée de son veto sur l’accord négocié entre l’UE et les quatre pays du Mercosur. « Nos exigences sont claires, nous devons travailler sur le fond pour les rendre les plus objectivables possible afin d’avancer sur l’accord », a déclaré Franck Riester le 4 février. Une position qui n’a pas suffi à rassurer la filière viande bovine française. « Bien que toujours opposé « en l’état » à la ratification, le gouvernement ferme la porte à toute renégociation du contenu de l’accord pour imposer aux pays du Mercosur les exigences environnementales et sanitaires qu’il affiche dans sa communication, en France », déplore ainsi la fédération nationale bovine dans un communiqué.
La France pourrait perdre son droit de veto
Interrogé sur la manière dont la France comptait concrétiser la prise en compte de ses exigences, le ministre délégué au Commerce extérieur « n’a fourni aucun début de réponse », estime le syndicat d’éleveurs qui s’inquiète par ailleurs que, selon l’aveu même de Franck Riester, « la France pourrait perdre son droit de veto lors du vote sur l’accord Mercosur au Conseil européen ». Face à « ce décalage entre les déclarations publiques et les faits », Interbev affirme être intervenue lors de la réunion pour rappeler que les professionnels de la filière viande bovine française « ne se satisfaisaient pas de la position exprimée à ce stade par le gouvernement ». Ils continueront à dénoncer cet accord.
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