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Charcuterie
Interdiction des nitrites : la Fict remet en cause l’impartialité du rapport

La Fict souligne le manque de fondements du rapport parlementaire militant pour l’interdiction des nitrites dans la charcuterie, et avertit sur les nombreux risques si une telle interdiction voyait le jour.

Bernard Vallat, président de la Fict. © Fict
Bernard Vallat, président de la Fict.
© Fict

La Fédération des industries de charcutiers traiteurs (Fict) pointe du doigt le rapport parlementaire de Richard Ramos prônant l’interdiction totale des nitrites, dénonçant « une grande impartialité qui transparaît à sa lecture » et « des témoignages clés manquants », selon Bernard Vallat, président de la Fict. « Le document n’a retenu que des déclarations allant dans l’intérêt des rapporteurs. Il manque l’audition de l’Anses, des représentants du ministère de la Santé, de la DGCCRF, du ministre de l’Agriculture… », liste-t-il à l’occasion d’une conférence de presse le 14 janvier 2021. La Fict salue la décision de repousser les discussions autour d’un projet de loi initialement prévues le 28 janvier. « La sagesse l’a emporté, souffle Bernard Vallat. Il sera intéressant de rediscuter de la problématique lorsque le rapport de l’Anses sera publié. » La Fict rappelle qu’elle souhaite toujours acquérir de nouvelles connaissances sur le sujet, mais qu’elle attend des « éclairages scientifiques » et non pas « des suppositions polémiques ».

Des témoignages clés manquent

« Les études qui ont montré un risque au niveau du cancer du côlon chez l’humain ont étudié des charcuteries extrêmes, qui étaient oxydées, et possédaient des concentrations en fer et en nitrite supérieures à la normale », précise Bernard Vallat. La Fict a rappelé que l’Efsa et l’Anses, agences sanitaires respectivement européenne et française, ont recommandé l’utilisation des nitrites afin de maîtriser le risque de développement de bactéries mortelles. « Les expertises officielles ont proposé des doses plafond qui n’entraîneraient pas de problèmes de santé publique ».

De multiples risques si interdiction

Si le gouvernement adopte une loi légiférant l’interdiction des nitrites, la Fict redoute de multiples conséquences, dont une recrudescence des toxi-infections alimentaires liée à l’ingestion de charcuteries traditionnelles. « Nous n’accepterons pas de mettre sur le marché des produits qui présentent des risques sanitaires pour le consommateur », assure Bernard Vallat. L’interdiction des nitrites entraînerait aussi une augmentation des teneurs en sel de l’ordre de 25 à 40 %, alors que les entreprises agroalimentaires françaises réduisent leurs taux de sel. La suppression des nitrites développerait également des arômes indésirables, affectant la qualité organoleptique des produits. « Cela réduirait aussi la durée de conservation des charcuteries, et les prix des produits de charcuteries augmenteraient de 15 à 25 % selon les recettes », complète Bernard Vallat. Les conséquences sur les prix entraîneraient une concurrence déloyale des charcuteries originaires d’autres pays européens à des prix très compétitifs.

Une utilisation des nitrites ancienne, et dans tous les pays

La Fict souligne que des analyses sur la supposée toxicité des nitrites ont été réalisées dans de très nombreux pays du monde, et qu’aucun n’a interdit l’utilisation de ces additifs, à l’exception de l’Iran. « Les historiens ont par ailleurs prouvé l’utilisation des nitrites pour la conservation de la charcuterie depuis l’Antiquité », ajoute Bernard Vallat, président de la Fict. Par ailleurs, les dires de l’OMS sur le risque des sels nitrités sur la santé ont été contredits par Denis Corpet, professeur en hygiène et nutrition humaine, dans sa préface du livre Panique dans l’assiette. Il avance que les effets pro-cancérogènes des charcuteries peuvent être contrebalancés par les polyphénols (que l’on retrouve dans le vin rouge) ou encore la vitamine E ou le calcium.

Lire aussi : Nitrites dans la charcuterie : entre principe de précaution et marketing

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