De combien a baissé la production française de porc en 2023 ?
La production de porc français a fortement baissé en 2023 sur un an, pénalisant les entreprises de la viande et la capacité export de la France.
La production de porc français a fortement baissé en 2023 sur un an, pénalisant les entreprises de la viande et la capacité export de la France.
« La production française de porc a chuté de 4,8 % en 2023 par rapport à 2022 », a indiqué Philippe Bizien, président d’Inaporc lors d’une conférence de presse jeudi 1er février. « En 2023, les éleveurs français ont produit 22 millions de porcs », a-t-il ajouté. C'est moins que la baisse enregistrée chez nos voisins européens, en moyenne 7,9%. Toutefois, elle est plus importante qu’en 2022 (-2% par rapport à 2021). Autre crainte, « la baisse devrait se poursuivre en 2024 en raison de l’érosion continue du nombre de l’élevage en France », s’est inquiété le président de l’interprofession porcine.
L’aval de la filière porcine fragilisé
Cette chute de la production fragilise en plus les entreprises de l’aval, déjà confrontées à la hausse du cours du porc, de l’énergie, de la transformation. « En 2023, le secteur charcuterie enregistrait ainsi 27 entreprises industrielles en défaillance économique selon la Banque de France », a insisté Philippe Bizien.
Des prix élevés en GMS
La consommation des ménages à domicile a baissé de 2,6 % en 2023 comparé à 2022. « Le porc a ainsi restitué en 2023 les parts de marché acquises sur la volaille en 2022 » mais le repli de la consommation s’explique aussi une hausse des prix moyens de 10 % en viande de porc et en charcuterie. La hausse est encore plus prononcée en viandes et en saucisserie (+12%).
Baisse des échanges commerciaux
Sur les 10 mois 2023, le volume des exportations a diminué de 6,9 % tandis que les importations ont baissé de 4% selon l’Ifip d’après les douanes Eurostat. « S’il reste positif le solde de sa balance commerciale s’effrite en volume : il est passé de +113 300 tonnes en 2022 à 45 300 t sur 10 mois 2023. En valeur, le déficit se creuse, à -453,2 millions d’euros sur 10 mois 2023 vs –254,8 millions d’euros sur 10 mois 2022 », conclu le président d’Inaporc.