Écolabel
La crise pourrait doper le marché alimentaire durable
Le marché des produits alimentaires durables ne cesse de croître avec l’apparition de nouveaux écolabels. Cette croissance, accentuée par la crise liée au coronavirus devrait se poursuivre.
Le marché des produits alimentaires durables ne cesse de croître avec l’apparition de nouveaux écolabels. Cette croissance, accentuée par la crise liée au coronavirus devrait se poursuivre.
« Nous vivons actuellement une période sans précédent. La pandémie de coronavirus accentue les crises socio-économiques, d’où l’importance de construire des systèmes alimentaires durables et résilients », a rappelé Amarjit Sahota, fondateur et président d’Ecovia Intelligence, lors du Sommet de l’alimentation durable le 8 juin.
Les marchés alimentaires durables connaissent une ascension exponentielle. Selon le dernier rapport du Centre international du commerce (ITC) de 2020, au cours de ces dernières années, les surfaces totales certifiées d’agriculture durable ont bondi d’environ 52 %. Celles de cacao ont presque doublé (+90 %) en quatre ans. La croissance est tout aussi importante dans les filières sucre (+75 %) et thé (+57 %).
Le bio domine
Le plus connu et le plus répandu en matière de surfaces et de diversité reste bien entendu le label bio qui constitue près de trois quarts des surfaces certifiées dans le monde. Le bio domine le marché mondial des écolabels, avec des ventes estimées à 112 milliards de dollars (92,36 Md€) en 2019. Si dans les années 2000, l’Amérique du Nord et l’Europe représentaient 97 % du marché, ils ne pèsent désormais plus que 90 %. « Les marchés asiatiques, sud-américains et même africains occupent une place plus importante sur ce marché ; une croissance qui est à surveiller de près », ajoute Amarjit Sahota.
Souvent complémentaires aux produits biologiques, les produits du commerce équitable ont aussi le vent en poupe. Plus de 60 % du café issus de commerce équitable est également labellisé bio, tandis que 58 % des bananes équitables portent aussi le label bio. Le commerce équitable, le deuxième écolabel le plus reconnu en Europe, connaît aussi une belle croissance, avec des ventes qui ont explosé d’environ 437 % en dix ans.
D’autres écolabels prennent de l’ampleur
Pour la première fois, des écolabels autres que le bio ont atteint près de 4 millions d’hectares en 2018. Parmi eux, on retrouve le Rainforest Alliance, le GLOBALG.A.P. qui certifie les bonnes pratiques agricoles, l’écolabel UTZ certifiant des filières durables de café, de cacao et de thé et le RSPO qui certifie l’huile de palme issue de filière durable.
Entre le boom des certifications d’aliments sans OGM aux États-Unis, le développement de la certification de riz issu de filière durable ou encore la certification Compact by design développé par Amazon, les nouveaux écolabels ne cessent de se multiplier à travers le monde. Cette année a aussi été marquée par d’importantes innovations avec notamment l’introduction du label Upcycled Food aux États-Unis. L’Association des aliments upcyclés (UFA), certifie les produits constitués d’ingrédients qui n’auraient pas été destinés à la consommation humaine et issue de chaînes d’approvisionnement transparentes, avec un impact environnemental positif. Cette industrie est estimée à environ 46 milliards de dollars (37,93 Md€) avec une croissance annuelle de 5 %. Des occasions à saisir dans un monde où le gaspillage alimentaire représente une perte d’environ 750 milliards de dollars (618,48 Md€) et provoque près de 8 % des émissions de gaz à effet de serre.