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Finistère
Abattoir public : Le Faou dessine un projet d’avenir

L’abattoir public du Faou va être reconstruit d’ici à deux ans. Un projet à presque 10 millions d’euros porteur d’avenir, selon la communauté de communes Presqu’île de Crozon-Aulne maritime.

Le nouvel abattoir devrait être mis en service au début 2023. Il sera doté d'une capacité de 5100 tonnes par an. © Bureau Kaso
Le nouvel abattoir devrait être mis en service au début 2023. Il sera doté d'une capacité de 5100 tonnes par an.
© Bureau Kaso

Le futur outil d’abattage multi-espèces (bovin, ovin et porcin) de Faou a été pensé pour traiter à terme 5 100 tonnes par an. Il se situe dans le centre du département, sur un territoire rural bordé à l’ouest par une entrée maritime. Prévu d’être mis en service au début 2023, il remplacera l’actuel abattoir public du Faou construit dans les années 1960, mais qui est totalement saturé. L’abattoir traite actuellement 3 700 tonnes par an, alors qu’il ne dispose que d’une capacité de 3 130 tonnes. « Il est devenu au fil des ans obsolète et ne permet plus de répondre à la demande », souligne le rapport de l’enquête publique qui s’est tenue du 31 août au 2 octobre dernier.

90 % des apporteurs se situent à une heure de route

La société privée (15 salariés) qui en assure l’exploitation par délégation de service public depuis 1995 traite les animaux apportés par près de 2 000 utilisateurs, des bouchers, des éleveurs en circuit court, un grossiste et des particuliers. Ce sont majoritairement des bovins et des ovins, dont une petite partie en halal. « 90 % des apporteurs se situent à une heure de route du Faou », explique Mickaël Kerneïs, président de la communauté de communes Presqu’île de Crozon-Aulne maritime, porteur du projet.

Or depuis dix ans, l’abattoir a vu ses tonnages nettement progresser. « Nous étions à peine à 2 000 tonnes en 2010 », poursuit Mickaël Kerneïs. L’arrivée d’un grossiste pour près de 800 tonnes et le développement des circuits courts n’a cessé depuis de générer de la croissance. D’où la nécessité de réinvestir pour assurer l’avenir de l’économie alimentaire du territoire. La question de l’abattage mobile a été posée un temps pour réduire le budget prévu. « Les volumes à traiter sont trop importants pour ce type d’abattage, qui est sans doute plus adapté pour des bassins à plus faible densité d’élevage », dit Mickaël Kerneïs.

Des systèmes d’étourdissement améliorés

La communauté de communes s’engage donc dans un investissement en dur (3 000 m2 couverts) au plus près de la quatre voies pour faciliter les arrivées et les départs. Mais évidemment, ce projet structurant a un coût : entre 9 et 10 millions d’euros avec une part de la communauté de communes de 3 à 4 millions – « le maximum de nos capacités financières », précise Mickaël Kerneïs. Le reste proviendra de subventions de l’État, du département du Finistère et d’une réserve d’autofinancement de près de 800 000 euros. Cette dernière a été constituée au fil des ans par le Syndicat intercommunal à vocation unique de six communes, propriétaire de l’abattoir public jusqu’à présent avant son transfert à la communauté de communes.

Elle provient de la redevance abattage (51 euros la tonne) qui rapporte entre 150 000 et 200 000 euros par an depuis quelques années. C’est ce qui permet d’assurer les travaux de mise à niveau et de renforcer sa capacité d’autofinancement (700 000 à 800 000 euros). L’outil a évidemment été pensé avec les normes actuelles, notamment en matière de bien-être animal. Il n’est pas équipé de caméras, mais dispose de systèmes d’étourdissement améliorés. Son entrée a également été aménagée pour recevoir des carcasses à transformer et pas uniquement du vif.

L’abattage public pèse 7 % de la viande en France

La France compte 265 abattoirs, dont 80 sont publics, selon un décompte établi en 2018 par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. À fin 2017, toujours de même source, ces établissements ont produit 3,7 millions de tonnes de viande, dont 7,2 % sont sortis des structures publiques, indiquait en février dernier un rapport de la Cour des comptes sur leur activité. Un rapport qui pointait, dans son titre, « des charges pour les contribuables locaux rarement justifiées » pour des outils « souvent surdimensionnés et sous-exploités ». Ils risquent de déséquilibrer les finances de « leur collectivité de rattachement (et obérer leurs) perspectives d’investissement », poursuivait le rapport de la Cour des comptes. « Ces critiques ne correspondent en rien à la réalité de l’abattoir du Faou », dit en substance Mickaël Kerneïs.

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