Volailles
Quels débouchés pour la viande de poule en France
La viande de poule française peut miser sur son atout « prix bas » pour une meilleure valorisation à l’industrie et en restauration si elle veut s’extraire de sa forte dépendance à l’exportation.
La viande de poule française peut miser sur son atout « prix bas » pour une meilleure valorisation à l’industrie et en restauration si elle veut s’extraire de sa forte dépendance à l’exportation.
Coproduit de la filière œuf, la viande de poule subit une double volatilité, aussi bien au niveau de l’offre que de la demande. D’une part, ce marché se voit exposé aux aléas d’approvisionnement, car tributaire du marché de l’œuf. D’autre part, avec près de 70 % de viande de poules françaises exportées vers l’Afrique subsaharienne, il est aussi très exposé aux marchés étrangers. Or la demande du grand export est très sensible aux conditions macroéconomiques. Les transformateurs français de viande de poule doivent aussi faire face à la rude concurrence d’autres opérateurs européens qui privilégient aussi le débouché africain.
S’affranchir de cette dépendance à l’exportation pourrait permettre de pérenniser la filière. Pour cela, elle devra miser sur les caractéristiques qui différencient la viande de poule des autres volailles, surtout du poulet, souvent importée et destinée à la restauration hors domicile ou à l’industrie agroalimentaire. FranceAgriMer a récemment réalisé des entretiens afin de connaître les secteurs de l’aval susceptibles de constituer des débouchés pour la viande de poule. Décryptage.
PUBLICATION : quels débouchés et quelle valorisation pour la viande de poule pondeuse de réforme ? Retrouvez la nouvelle étude produite sur le sujet par ITAVI et Dowel Stratégie pour @FranceAgriMerFR. https://t.co/UpMkkrTwYP #FranceAgriMer #viande pic.twitter.com/S1W4kjZe2U
— FranceAgriMer (@FranceAgriMerFR) April 26, 2021
Le prix premier critère d’achat dans tous les secteurs
La viande de poule a l’avantage d’être moins chère que d’autres volailles. Un critère attrayant pour les acheteurs du B2B (cubes, poudres, extrait de volaille), mais aussi de la charcuterie-salaison. Avec de plus en plus de charcuteries fabriquées à base de volaille et la montée du halal, la viande de poule pourrait davantage intéresser certains industriels. Son prix bas lui confère un avantage compétitif par rapport au porc devenu plus onéreux avec la peste porcine africaine. Bien qu’en déclin, le secteur du bouillon et du potage pourrait aussi être un débouché. Autre option, la valorisation des coproduits de la viande de poule par des entreprises qui payent pour récupérer des coproduits à destination de la pharmacie, de l’alimentation humaine et du pet food.
Des opportunités pour les poules bio ?
Si le bio est recherché dans le segment des plats préparés, les achats sont souvent limités par le prix élevé du poulet bio. Or la bonne disponibilité en poule bio, qui est bien moins chère, est un atout pour le secteur. Le bio serait aussi une occasion à saisir en restauration collective dans le cadre de la loi Egalim qui pousse les acheteurs à se tourner vers ces produits labellisés. Par ailleurs, le bio prend aussi de l’ampleur dans l’alimentation pour animaux domestiques où la poule est surtout utilisée dans la fabrication d’aliments déshydratés. Nestlé Purina a déjà lancé sa gamme de produits bio, contrairement à d’autres entreprises qui ne veulent pas placer l’alimentation animale au même niveau que l’alimentation humaine, malgré la demande de certains clients.
L’expansion du marché se voit toutefois freiné par la qualité sanitaire de la viande de poule. La capacité d’assurer des volumes en quantité et qualité régulière reste aussi un enjeu de taille. La coordination amont/aval demeure primordiale pour redonner de la compétitivité au maillon abattage-transformation.