Aviculture
Volaille : quelles perspectives sur le marché européen en 2022 ?
Les filières européennes du poulet ont été très perturbées à la fois par la crise sanitaire et l’influenza aviaire en 2020 et 2021. A quoi peut-on s’attendre en fin d’année et l’an prochain ?
Les filières européennes du poulet ont été très perturbées à la fois par la crise sanitaire et l’influenza aviaire en 2020 et 2021. A quoi peut-on s’attendre en fin d’année et l’an prochain ?
Avec les perturbations liées à la crise sanitaire, et la propagation de l’influenza aviaire, la production de poulet de l’UE devrait reculer cette année. Elle baisserait de 0,8 % en 2021, selon l’USDA, portée notamment par la baisse de la production en Pologne et aux Pays-Bas.
Des marchés européens chamboulés par la Covid-19 et l'influenza aviaire
Pour empêcher la propagation de la Covid-19 et en conséquence, minimiser le risque de futures ruptures d'approvisionnement, la plupart des abattoirs ont mis en place des mesures de contrôle. En 2020 et 2021, plusieurs cas d’influenza aviaire ont été recensés dans l'UE. Cela a conduit certains pays tiers (l'Afrique du Sud, la Chine, la Corée du Sud, Singapour, le Japon, Taïwan, les Émirats arabes unis et les Philippines) à interdire les produits de volailles et d’œufs en provenance des Pays Bas, de la Hongrie, d’Allemagne et de la Pologne sur leur territoire. La fermeture de ces débouchés a entraîné une forte augmentation des stocks de viande notamment en Pologne, ce qui s'est traduit en 2020 par la baisse des prix polonais à la production.
La consommation de poulet favorisée
La demande sur le marché du poulet se tient globalement, les opérateurs se tournant davantage vers les GMS plutôt que la restauration hors domicile (RHD). Ce changement de circuit a conduit les opérateurs à adapter la taille de leur emballage, l'étiquetage et le type de produits qu’ils utilisent à leurs nouveaux débouchés. Alors que l'Europe commence à se remettre des perturbations liées à la Covid-19, la situation économique pourrait bien favoriser la consommation de protéines peu onéreuses comme le poulet. De quoi provoquer la hausse de la production en 2022, mais à un rythme plus lent qu'avant la pandémie.
Hausse de la production polonaise en 2022
La Pologne reste le plus grand producteur de poulet de l'UE, représentant près de 20 % de la production totale de l'UE. Les producteurs polonais ont réduit leurs productions au cours du premier semestre 2021, ce qui, combiné à la baisse des cheptels reproducteurs décimés par l’influenza aviaire (IAHP), a provoqué la hausse des prix à la production (+ 30 %) depuis la deuxième moitié de l’année. Cette revalorisation devrait permettre le redressement de la production polonaise au cours de la seconde moitié de l'année 2021 et en 2022, selon les prévisions de FAS Varsovie. La Pologne espère retrouver rapidement le statut de pays indemne d'IAHP. Toutefois le Brexit pourrait impacter ses envois vers le Royaume-Uni, l'une de ses principales destinations de volaille.
La baisse de la production néerlandaise se poursuivra en 2022
Aux Pays Bas, la production de poulet devrait reculer de 10 % en 2021, rapporte l’USDA. La baisse significative des ventes en RHD et vers les marchés étrangers ont chamboulé le marché du poulet néerlandais. Cette tendance baissière devrait se poursuivre en 2020, exacerbée par des règles environnementales plus contraignantes.
Légère progression de la production espagnole
En Espagne, la production devrait légèrement progresser en 2022. En dépit de la forte baisse du tourisme, les producteurs et transformateurs espagnols ont réussi à stabiliser la production. Dans les prochaines années, le secteur prévoit d'utiliser une partie d'un fonds estimé à 4,2 milliards de dollars destiné à la modernisation du secteur espagnol des productions animales.