[VITeff 2021] Cinq tendances à suivre de près sur le marché des effervescents au Royaume-Uni
Cinq grandes tendances ont marqué l’année 2020 sur le marché des effervescents au Royaume-Uni, offrant de nouvelles opportunités pour les bulles françaises. Le point avec Pauline Gauthier, chef de pôle chez Business France, lors d’une table ronde organisée pendant le VITeff.
Cinq grandes tendances ont marqué l’année 2020 sur le marché des effervescents au Royaume-Uni, offrant de nouvelles opportunités pour les bulles françaises. Le point avec Pauline Gauthier, chef de pôle chez Business France, lors d’une table ronde organisée pendant le VITeff.
Bonne nouvelle pour les producteurs de bulles ! Le Brexit semble avoir eu un impact limité sur les ventes d’effervescents au Royaume -Uni, premier marché pour les bulles.
C’est le constat que dresse Pauline Gauthier, chef de pole Agrotech chez Business France, dix mois après la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. « La crise covid est arrivée en même temps que le Brexit, donc il est difficile d’en mesurer l’impact. Mais beaucoup de champenois rapportent avoir fait leur meilleure année depuis longtemps en 2020 sur le marché anglais », explique Pauline Gauthier. Elle note cinq tendances émergentes susceptibles d’offrir de nouvelles opportunités pour les producteurs de bulles sur le marché anglais.
1. Le boom des cavistes
« Les ventes de vins français chez les cavistes ont bondi de 60% entre juin 2020 et juin 2021, toutes catégories confondues », rapporte l’experte. Restés ouverts pendant les confinements, les cavistes ont vu débarquer une nouvelle clientèle à la recherche de produits "plaisir". « Les cavistes en ont profité pour faire découvrir des cuvées un peu plus confidentielles, des champagnes de vignerons ou des crémants », note Pauline Gauthier. Elle estime que les anglais ont ainsi découvert le service proposé par les cavistes, notamment en termes de conseil, et s’attend à ce que la hausse de la fréquentation dans ces établissements perdure.
2. Les Britanniques voient la vie en rose
Les boissons rosées n’ont jamais eu autant la côte au Royaume-Uni. « Gins, effervescents, bière…Tout ce qui est rose est tendance » témoigne Pauline Gauthier. L’enseigne d’hypermarché Sainsbury’s a même déclaré une hausse de ses ventes de champagnes rosé de + 188% en 2020. Quant à la menace que pourrait représenter le prosecco rosé, notamment pour les champagnes, l’experte se montre plutôt rassurante. « Le prosecco est vraiment identifié comme un produit milieu de gamme au Royaume-Uni. Donc à mon avis, ça ne peut que booster les ventes de champagnes rosés », estime la spécialiste.
3. Le dynamisme du e-commerce
Au Royaume-Uni, le vin représente 60% des ventes de boissons sur internet. « Le covid a accéléré la tendance du e-commerce. Les ventes de vins en ligne ont progressé de 10% en 2020, et on estime qu’elles devraient encore progresser de 7% d’ici 2025 », relate Pauline Gauthier. Le nombre d’acteurs du e-commerce devrait aussi augmenter, avec 4,2% d’opérateurs supplémentaires attendus d’ici 2025.
4. Les effervescents anglais n'ont pas la notoriété du champagne
Comme dans de nombreux pays, la tendance du local booste les ventes d’effervescents anglais, qui se positionnent plutôt sur un créneau haut de gamme, en concurrence directe avec le champagne. « Mais ils n’ont pas la notoriété du champagne qui reste la référence pour les cadeaux et les évènements importants », affirme Pauline Gauthier.
5. Un vide à combler sur le segment premium
Au Royaume-Uni, le cava est identifié comme l’effervescent entrée de gamme, suivi du prosecco en milieu de gamme, puis des champagnes et des bulles anglaises en haut de gamme. « Il y a un vide à combler sur le segment premium », assure Pauline Gauthier. C’est une opportunité pour les crémants et les champagnes de vignerons. »
À l’avenir Pauline Gauthier estime que la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne pourrait amener « ce pays tiers » à instaurer ses propres règles, notamment sur le volet de la labellisation environnementale. « La Grande-Bretagne s’oriente vers une politique de plus en plus verte, comme en témoigne la création du label Sustainable Wines of Great Britain. Pour le moment, elle reconnaît le logo AB mais il est possible qu’à terme, elle crée son propre cahier des charges bio, comme le NOP aux États-Unis », analyse la spécialiste.
Les formalités administratives n’ont pas fini de s'accumuler au royaume d’Élizabeth II.