Un rapport de l’Assemblée nationale invite la filière vin à plus d’esprit collectif
Le rapport d’information sur les stratégies de marché de la filière vitivinicole, présenté en Commission des Affaires économique de l’Assemblée nationale, le 9 avril, insiste sur le besoin d’améliorer le pilotage de la filière.
Le rapport d’information sur les stratégies de marché de la filière vitivinicole, présenté en Commission des Affaires économique de l’Assemblée nationale, le 9 avril, insiste sur le besoin d’améliorer le pilotage de la filière.

En présentant, le 9 avril, leur rapport d’information sur les stratégies de marché de la filière vitivinicole en commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, les députés Sylvain Carrière et Sandra Marsaud ont insisté sur le besoin de cohésion de la filière pour un pilotage plus efficace. Ils ont d’ailleurs souligné que sur les 15 recommandations du rapport, 9 concernent la question du pilotage.
Plus de collectif pour plus d’efficacité
Les rapporteurs disent avoir constaté à travers leurs auditions et visites de terrain, « un manque de discussion d’un vignoble à l’autre ». « Il faut plus d’esprit collectif », a martelé Sandra Marsaud. « Le plan de filière doit absolument aboutir à une forme de cohésion nationale », a-t-elle aussi lancé.
Lire aussi : La filière dévoile son plan d'action
Du morcèlement qu’ils constatent entre amont et aval, coopération ou vignerons indépendants, vins avec ou sans appellation ou encore bassins viticoles, il résulte, estiment-ils, une moins grande portée des « initiatives collectives, qui pourraient générer des effets d’influence plus importants ». « Les filières espagnole et italienne offrent des exemples d’organisation différente », ajoutent les auteurs du rapport.
Un statut d’interprofession nationale pour le Cniv
D’où leur proposition 8, consistant à faire évoluer le rôle et le statut du Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et à indication géographique (Cniv) pour le transformer en une véritable interprofession nationale. Il s’agît de constituer « une instance de gouvernance unifiée » mais pas « d’effacer » les interprofessions régionales, argumentent les rapporteurs. Au contraire, les interprofessions régionales seraient le premier maillon sur le terrain et leurs stratégies « pourraient s’inscrire en complémentarité de la stratégie nationale ».
Disposer de meilleures données pour inspirer la stratégie de marché
L’un des buts serait de « doter l’interprofession nationale d’un outil de prospective réalisant des études d’anticipation des crises afin d’orienter les politiques de restructuration des vignobles » (recommandation 11). Il s’agirait aussi de « concrétiser rapidement » l’observatoire national des tendances de marché (recommandation 7). Les rapporteurs l’estiment absolument essentiel. « Les données relatives à la consommation sont trop rares pour alimenter une véritable stratégie de marché », justifie le rapport.
Lire aussi : Le vignoble français blanchit-il trop ?
Plus de cohésion nationale est aussi jugé nécessaire pour la promotion des vins hors de nos frontières, le rapport rappelant le caractère vital de la préservation et conquête des marchés export. « Nous devons être plus offensif », résume Sandra Marsaud. Qu’il s’agisse de s’appuyer davantage sur la diversité des vins (pas que le haut de gamme et les AOP), de lier davantage gastronomie et vin sans élitisme ou de « jouer collectif » pour permettre au plus grand nombre de producteurs français d’accéder aux marchés étrangers.
Le constat d’un manque de cohésion de la filière n’est pas nouveau mais face à la dureté de la crise, il prend assurément une acuité nouvelle. Comme le plan de filière Cap vin présenté en février 2025, il faut que les acteurs concernés s’en emparent pour que les propositions se transforment en actions.
Le rapport est consultable ici