L’e-commerce de vin continue à vendre
Les cavistes du net n’ont pas lâché l’affaire en cette période de confinement, l’e-commerce s’affirmant comme un canal de distribution privilégié. Les sites annoncent la poursuite des livraisons et restent très actifs commercialement. Mais l’offre et la logistique se sont adaptées.
Les cavistes du net n’ont pas lâché l’affaire en cette période de confinement, l’e-commerce s’affirmant comme un canal de distribution privilégié. Les sites annoncent la poursuite des livraisons et restent très actifs commercialement. Mais l’offre et la logistique se sont adaptées.
Chez les acteurs du e-commerce de vin que nous avons interrogés, ce n’est pas l’euphorie que connaissent certains sites de vente de produits alimentaires ou les drives, mais l’activité affiche un certain dynamisme. Chez iDealwine, on confirme que si l’activité de ventes aux enchères de vin en ligne, très internationalisée, est très ralentie, l’e-vente de vins de domaines tourne bien. « Nous avons 500 domaines partenaires. On a du stock et un gros programme d’animation. Comme les livraisons se poursuivent, on n’est pas affectés. Nous tenons le calendrier initialement prévu », témoigne Cyrille Jomand, PDG d’iDealwine.
Les types de vin commandés évoluent
L’entreprise constate toutefois une modification du type de commandes. « Les ventes progressent en nombre mais avec des montants plus petits. Les clients s’orientent vers des vins de plaisir à boire rapidement et moins sur des grands crus. Nos commandes en achat direct à petits prix ont progressé de 20 % ». Chez Idealwine, cette catégorie correspond à des vins à moins de 30 €.
« Nos ventes n’explosent pas mais c’est un peu mieux que l’an dernier à la même période. C’est pas mal dans le contexte actuel. Le confinement fait que les gens ont plus de temps pour consulter les sites Web », constate Alain Janot du site samedivin.com. « On a des paniers moyens qui ne baissent pas car les gens font des réserves mais le prix moyen de la bouteille baisse. On sent que ce sont des vins pour boire plus régulièrement ». Du coup, il promotionne ses vins à moins de 15 €.
Le site vin-malin.fr se réjouit d’un « bond du panier moyen de presque 90 % à 320 € en moyenne, avec 6 bouteilles de plus et un prix moyen de 35 €/bouteille » et d’une « hausse de 79,5 % du chiffre d’affaires en première semaine de confinement par rapport à la semaine précédente. » Jean-Christophe Gallois, directeur des opérations du site en conclut que les Français « ont décidé de continuer à se faire plaisir ».
Des offres basées sur des stocks existants
Reste que la poursuite de l’activité implique une révision de la logistique. Alaric de Portal, directeur du pôle vins chez Ventealapropriete.com, indique que le planning des ventes a été réaménagé. « La priorité a été de soulager l’entrepôt ». Basé à Mâcon, il fonctionne en équipe réduite. Il lui a fallu dans un premier temps gérer les retours des cartons revenus des relais-colis fermés précipitamment. « Pour limiter l’arrivée de nouveaux camions, on s’est replié sur les stocks existants ». Ce choix est aussi guidé par le souci de pouvoir livrer ce qui est commandé, compte tenu des incertitudes pesant sur les chaînes d’embouteillage et le transport. S’il continue ses ventes privées, le site met davantage en avant son e-shop avec des ventes thématiques issues de ses stocks et proposant une offre étendue en styles et prix.
« Aujourd’hui, le fond de cave fait autant de ventes que les ventes privées. On l’a poussé parce qu’on a poussé ce qu’on avait en stock à livrer et que ce n’est pas le moment de faire trop de commandes », confirme Alain Janot chez samedivin.com en soulignant les multiples incertitudes qui pèsent sur les semaines à venir. Il craint notamment une baisse de pouvoir d’achat chez ses clients potentiels du fait de la récession annoncée.
Le transport sous tension
Les retraits en points relais étant devenus impossibles, c’est donc sur le seul transport du lieu de stockage au domicile que reposent les livraisons. « Les capacités de livraison sont réduites mais comme il y a une baisse de consommation, le réseau n’est pas engorgé pour l’instant », indique Bertrand Pineau, en charge de la logistique à la Fevad (fédération de la vente à distance). Mais les délais habituels ne peuvent être assurés. Ainsi Colissimo annonce ne collecter, transporter et distribuer les colis que 3 jours sur 6 avec une capacité de traitement "de 70 % du nominal quotidien habituel". La Fevad actualise sur son site un point général sur les conditions de livraisons e-commerce.