Syndilait tire la sonnette d’alarme
A l'occasion d'un bilan annuel sur la consommation de lait, le Syndilait a alerté sur la situation difficilement tenable des entreprises laitières et appelle à une revalorisation urgente du lait de consommation.
A l'occasion d'un bilan annuel sur la consommation de lait, le Syndilait a alerté sur la situation difficilement tenable des entreprises laitières et appelle à une revalorisation urgente du lait de consommation.
C’est à l’occasion d’une conférence de presse ce matin que Eric Forin (Sodiaal), président de Syndilait et Emmanuel Vasseneix (LSDH), vice président ont exposé les dangers auxquels la filière lait française est exposée actuellement. Pourtant, le marché reste dynamique.
Après une consommation exceptionnelle de 3 milliards de litres en 2020 pendant la crise sanitaire où l’on a privilégié davantage petit-déjeuner et cuisine maison, le niveau est revenu à la normale cette année avec 2,76 milliards de litres. « Les consommateurs sont tout à fait conscients que le lait représente une source de protéines très accessible », commente Eric Forin. Mais ce qui fâche actuellement, c’est son prix de vente. « Le lait pâtit du prix plafond de 1 euro. Et la situation va devenir intenable, nous avons absolument besoin d’une revalorisation pour notamment garantir notre souveraineté alimentaire. » Aujourd’hui, 98 % du lait consommé en France est collecté et conditionné en France.
Revaloriser le lait de consommation
Mais les diverses hausses des coûts que subissent les éleveurs sont de nature à changer l’équation. « Nous allons avoir des réveils difficiles, prédit Emmanuel Vasseneix, si les prix n’augmentent pas dans les GMS, la production va baisser, les éleveur vont arrêter et planter des céréales ou autre chose, nous allons devoir importer notre lait. » Selon le vice-président, le prix de 0,83 euro auquel est commercialisé en moyenne le litre de lait demi-écrémé n’est pas réaliste. « Il faut rebattre les cartes des seuils psychologiques ! Compte tenu des efforts que nous avons fait sur la recyclabilité des emballages, de la hausse des coûts des intrants, de l’alimentation animale, de l’énergie, des transports, l’inflation… et de plus, avec la sécheresse qui s’annonce pour cet été, la situation est très grave. »
Et apparemment, les acteurs de la GMS, même s’ils ont acceptés quelques hausses, ne prendraient pas la mesure de la situation. « La GMS doit être partie prenante de la valorisation du lait français et doit jouer le jeu, même avec les MDD, martèle Eric Forin, Nous comprenons que c’est aussi difficile pour les consommateurs qui se rabattent sur des produits pas chers. Mais c’est une responsabilité collective ! »
Après deux ans d’absence pour cause de Covid, la Journée Mondiale du lait revient le 1er juin prochain, avec la possibilité de visiter 5 laiteries dans toute la France : Laiterie Coralis-Eurial à Cesson-Sévigné (35), Laiterie Saint-Père à Saint-Père-en-Retz (44), Laiterie de Verneuil à Verneuil-sur-Indre (37), LSDH à Varennes-sur-Fouzon (36) et LSDH à Saint-Denis-de-l’Hôtel (45). « Le rôle de cet événement est d’ouvrir et de montrer au grand-public nos outils de production », explique Emmanuel Vasseneix (LSDH), vice-président de Syndilait. Ces visites s’accompagnent d’animations pour tous et contribuent à faire mieux comprendre les savoir-faire de la filière lait français. C’est également l’occasion pour les professionnels du lait liquide conditionné de faire de la pédagogie sur le tri et la recyclabilité des emballages. « Organisée depuis 2014, cette Journée connaît toujours un grand succès, gageons que cette édition des retrouvailles séduira un large public. »