Sur fond de ralentissement de la production
Porc : vers un rebond des achats chinois en 2022 ?
Face à la baisse de la rentabilité des élevages porcins en Chine, la production pourrait bien ralentir en 2022, ce qui pourrait tirer les importations du pays.
Face à la baisse de la rentabilité des élevages porcins en Chine, la production pourrait bien ralentir en 2022, ce qui pourrait tirer les importations du pays.
Si l’année 2021 était marquée par le rétablissement de la production chinoise, cette dernière devrait reculer de 13,5 % sur un an en 2022, selon l’USDA. En cause, le repli du cheptel (d’environ 5 %) en lien avec la baisse de rentabilité des élevages porcins. La chute du prix du porc chinois en 2021 et l’apparition de nouveaux foyers de peste porcine africaine devraient entraîner le repli des abattages l’année prochaine.
Les grands intégrateurs favorisés au détriment des petits élevages
En 2021, les pouvoirs publics chinois ont soutenu les élevages ayant subi d’importantes pertes. Ces initiatives qui se poursuivront en 2022 profiteront principalement aux gros investisseurs, au détriment des petits élevages dont l’existence sera davantage pénalisée par les réglementations environnementales. Les intégrateurs pèseront alors plus lourd dans l’offre nationale.
Le porc importé profite du boom de l'e-commerce
La consommation de porc devrait reculer de 7,4 %, selon l’USDA, en raison de la baisse de l’offre intérieure. Les habitudes alimentaires des citadins tendent à évoluer vers une consommation plus variée de protéines comme la volaille, le bœuf et les produits de la mer. Ces tendances étant nouvelles, le porc devrait néanmoins rester la viande préférée des Chinois. L’élargissement des circuits d’achat notamment en e-commerce faciliterait d’autant plus l’accès aux produits porcins importés. Les importations chinoises de viande porcine devraient progresser de 11,7 % en 2022, à 5,1 millions de tonnes équivalent carcasse. La surveillance du gouvernement sur la volatilité des prix du porc devrait rendre les importations moins attractives en matière de tarifs, mais la demande des consommateurs maintiendra les volumes élevés. La pénétration des produits importés dans le e-commerce devrait progresser notamment avec le boom de ce circuit. De quoi permettre la vulgarisation des produits de marque ou des spécialités porcines venus d’ailleurs. Cou, jambon et jarret sont autant de morceaux importés très populaires en Chine. En viande congelée, la demande devrait aussi progresser pour alimenter la restauration hors domicile et l’industrie de la transformation.
La pénurie des conteneurs frigorifiques et l’envolée des coûts de transport devraient s’amortir en 2022, mais les produits étrangers pourraient être sujets à des inspections sanitaires plus strictes. De quoi entraîner des surcoûts et des délais de livraison ; pesant sur les expéditions.