Aller au contenu principal

Bien-être animal
Fin du broyage des poussins mâles : qui paiera l'ovosexage ? qui sera dispensé ?

Toute une organisation est mise en place dans la filière œuf pour abolir le broyage des poussins mâles. Elle s’est dessinée à la journée d’information professionnelle du CNPO, ce 10 novembre à Paris.

 

Oeufs à couver. Les poules pondant des oeufs destinés à la grande consommation seront issues d'ovosexage en 2023.
© PLD

Un décret paru le 5 février abolit le broyage des poussins mâles sortant des couvoirs livrant les éleveurs de poules pondeuses.

Le comité interprofessionnel de la filière œufs, CNPO, a depuis travaillé avec les services de l’Etat pour mettre en place des solutions alternatives.

A la journée d'information de l’interprofession, le 9 novembre à Paris, le président du CNPO Yves-Marie Beaudet a annoncé au ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau que l’échéance du 1er janvier 2023 serait tenue, moyennant un décret d’application encore attendu. Voilà comment a priori :

  • Tous les œufs de poules colorées pondant les œufs destinés à la grande consommation passeront à un test d’ovosexage afin d’écarter ceux qui donneraient un poussin mâle. D’après un sélectionneur-accouveur que nous avons interrogé, trois sortes d’équipements (et méthodes assorties), dont une en cours d’évaluation, permettent de déterminer le sexe. Les machines (comme les IRM) sont généralement mises à disposition des couvoirs par les constructeurs. Mais les couvoirs doivent être réaménagés et étendus, et disposer de personnel supplémentaire. FranceAgriMer a accompagné cette transition à hauteur de 10,5 millions d’euros.
  • Les dérogations devraient porter sur les œufs blancs destinés à être transformés, pour une raison de compétition européenne, ainsi que les œufs de poules très rustiques d’élevages ruraux (mais pas les labels, assure le CNPO). Les poussins mâles concernés seront tués dans un caisson saturé de gaz carbonique CO2 et congelés. Pour l’heure seuls les couvoirs Lohman ont ce procédé. D’autres vont s’équiper, tenant compte de la nécessité de disposer d’un certain volume pour utiliser les caissons, selon le syndicat de l’accouvage. Le volume global attendu (de poussins d’œufs blancs et rustiques et issus d’erreurs d’ovosexage) correspond, selon le CNPO, au besoin des établissements élevant des animaux carnivores (lions et crocodiles des zoos, vautours, etc.) et sans doute aussi des fabricants d’aliments pour carnivores domestiques.

Les surcoûts engendrés dans les couvoirs pratiquant l’ovosexage sont estimés, en première approche, entre 1 et 3 euros par poule reproductrice. Ce montant sera évalué au cours d’un suivi par FranceAgriMer. Ce sont les distributeurs qui supporteront la plus importante part de ce surcoût, à travers une cotisation basée sur le plus bas surcoût, selon un accord interprofessionnel. Celle-ci est fixée dans un premier temps à 0,59 centimes d’euros par œuf. Le budget estimé est de 50 millions d’euros. Le CNPO attend une extension rendant cette cotisation obligatoire.

Aujourd’hui en Allemagne et en Espagne

La CNPO attend que le broyage des poussins soit aboli dans l’ensemble des pays européens. Aujourd’hui c’est le cas depuis un an en Allemagne, par ovosexage, ce qui engendre des difficultés pour la filière, de même qu’aux Pays-Bas pour les poulettes livrées en Allemagne. En Espagne la mise à l’écart se fait au CO2.

Toutes les actualités de la filière oeuf, ici

Les plus lus

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

Zonage IAHP en Bretagne sur la plateforme PIGMA
Grippe aviaire : la France passe en risque élevé

Alors que la Bretagne compte 9 foyers de grippe aviaire depuis mi-août, c’est toute la France qui passe en niveau de risque…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

un poing géant aux couleurs du brésil écrase un tracteur
Mercosur : « Nous sommes aujourd’hui à un tournant décisif » s'alarment quatre interprofessions agricoles

Les interprofessions de la viande bovine, de la volaille, du sucre et des céréales étaient réunies aujourd’hui pour réaffirmer…

photo Eric Fauchon
« Le marché des produits halal a connu un fort ralentissement ces derniers mois » 

Les consommateurs des produits halal se sont détournés de la GMS en période d’inflation, fait rare pour ce segment qui a connu…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio