Volaille : bonne dynamique à prévoir d’ici 2030
Depuis 15 ans, la production mondiale de viandes de volaille progresse de 3 % par an. Dans les 15 prochaines années, la consommation mondiale et par habitant devrait croître un peu moins vite, de 1,5 % par an, mais le commerce mondial continuera à se développer.
En 2016, la viande de volaille reste la deuxième viande consommée dans le monde, mais elle flirte avec la viande porcine. « Entre 1960, où elle représentait 8,8 millions de téc (tonnes équivalent carcasse, ndlr), et 2015, avec 104 millions de téc, la viande de volaille a connu un développement rapide, concomitant avec la diffusion depuis les États-Unis et l’Europe de l’Ouest, d’une aviculture industrielle basée sur la sélection génétique, l’optimisation des intrants et la mise en place de liens étroits entre les différents maillons des filières », expliquait François Cadudal, chargé d'études à l'Itavi lors des récentes Journées de la recherche avicole de Tours, les 5 et 6 avril. Il a rappelé les atouts de ces viandes, l’absence d’interdits religieux contrairement au porc ou au bœuf, comme le cycle de production court et les faibles investissements, relativement aux autres productions animales.
Si la production dans le cadre d’une autosubsistance familiale reste importante en Asie (sauf en Thaïlande) et en Afrique, elle ne pèse quasiment rien ni en Europe ni en Amérique du Nord.
L’accroissement de la consommation mondiale de ces viandes de volaille profite de l’augmentation des populations qui explique un tiers de la croissance, mais le premier facteur reste l’urbanisation et l’émergence d’une classe moyenne à la recherche de protéines animales. Une relation étroite se dégage entre niveau de consommation par habitant et revenu moyen disponible exprimé en parité pouvoir d’achat.
Trois grandes zones importatrices
Au cours des cinquante dernières années, les trois quarts de la hausse de consommation ont eu lieu dans les pays en développement avec des taux de 6 à 7 % de croissance annuelle. Les déséquilibres entre offre et demande se sont accentués depuis les années 1980 tant sur les aspects quantitatifs que qualitatifs, ce qui explique que le commerce mondial représente désormais 12 % de la production. En 2015, trois grandes zones restent fortement importatrices : l’Asie (32 %) où la Chine à elle seule absorbe 10 % du commerce mondial ; l’Afrique du Nord avec le Proche et le Moyen-Orient pèsent 19 % des importations mondiales ; l’Afrique subsaharienne pour 15 % des flux.
Les découpes de volaille représentent les trois quarts du commerce mondial, néanmoins les forts écarts de prix moyen sur les différents marchés reflètent une forte variété dans les pièces, entre le Japon (1,81 €/kéc) et l’Afrique subsaharienne (0,65 à 0,90 €/kéc). Au cours des quinze prochaines années, la consommation par habitant devrait en moyenne croître de 1,5 % par an contre 3 % durant les quinze dernières années, selon l’Itavi. Les zones de forte croissance resteront l’Afrique du Nord, le Proche et le Moyen-Orient, l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine. Cette dernière est la seule à ne pas être déficitaire en production : le commerce mondial devrait donc encore progresser.